La sonde OSIRIS-REx de la NASA s’est illustrée ce dimanche en livrant avec succès sa capsule d’échantillons collectés sur l’astéroïde Bennu. Initialement, cette manoeuvre devait signer la fin de sa mission. Finalement, la sonde jouera les prolongations. Sa prochaine cible est l’astéroïde Apophis qui est jugé potentiellement dangereux pour la Terre.
Une mission historique
Les tout premiers échantillons d’astéroïde jamais collectés par la NASA ont atterri en toute sécurité sur Terre dimanche dernier dans le désert de l’Utah après un voyage de quatre milliards de kilomètres dans l’espace. La capsule et ses 250 grammes de matière collectée sur la surface de l’astéroïde Bennu ont depuis été stockés dans une salle blanche temporaire à proximité du site d’atterrissage, avant d’être transférés lundi au Johnson Space Center de Houston. Les scientifiques prévoient d’ouvrir la capsule aujourd’hui pour effectuer leurs premières analyses.
Bennu étant considéré comme une relique du disque protoplanétaire qui entourait notre jeune Soleil il y plus de 4,6 milliards d’années, l’analyse de ces échantillons pourrait donc permettre aux chercheurs d’en apprendre davantage sur la jeunesse du système solaire. Ces analyses pourraient aussi permettre de valider l’idée selon laquelle des objets comme Bennu ont ensemencé la Terre avec les ingrédients nécessaires à la vie telle que nous la connaissons.
En attendant, la sonde s’est lancée dans une quête secondaire : se rapprocher d’Apophis.
Une ancienne menace intrigante
Pour entamer sa nouvelle mission désormais baptisée OSIRIS-APEX, le vaisseau a allumé ses moteurs environ vingt minutes après avoir largué sa capsule d’échantillons dans le but de modifier sa trajectoire. Ce nouveau voyage économe en carburant amènera la sonde beaucoup plus près du Soleil que ce pour quoi elle avait été initialement conçue. Elle profitera également de plusieurs assistances gravitationnelles de Vénus et de la Terre, avant de finalement rencontrer sa nouvelle cible en avril 2029.

Notez qu’OSIRIS-APEX ne collectera pas d’échantillons d’Apophis, mais étudiera l’astéroïde pendant environ dix-huit mois. Une manœuvre de rapprochement permettra également d’en apprendre davantage sur la structure et les propriétés de son sol.
Pour rappel, on pensait autrefois qu’Apophis, qui mesure environ 340 mètres de diamètre, avait une chance de s’écraser sur Terre en 2068. Désormais, l’objet n’est plus considéré comme une menace, mais la mécanique céleste l’amènera à se rapprocher de la Terre à environ 32 000 kilomètres de distance le 13 avril 2029.
Cet objet est également différent de Bennu. Tandis que ce dernier est un astéroïde de type B riche en carbone, Apophis est un astéroïde de type S, ou « pierreux », composé principalement de silicate et de nickel-fer. Ces reliques du passé sont courantes dans le système solaire interne et pourraient révéler des secrets sur les origines des planètes ainsi que sur les processus qui ont conduit à leur formation, d’où l’intérêt de cette mission secondaire.