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Nombreux furent les gladiateurs à être végétariens : pourquoi ?

Après analyse isotopique sur les ossements des gladiateurs, les archéologues se sont aperçus que ces combattants romains suivaient probablement un régime alimentaire végétarien.

Les gladiateurs, des sportifs de haut niveau

Un gladiateur (du latin gladius, glaive) est un combattant de la Rome Antique entraîné à se battre de façon armée et selon plusieurs techniques de combat spécifiques. Envisagés à l’époque comme un spectacle, les combats de gladiateurs se déroulaient dans des arènes publiques comme le Colisée.

Si les premiers gladiateurs étaient des esclaves ou des prisonniers, les moeurs changent par la suite et nombreux sont les hommes (et certaines femmes) libres à en faire leur « métier ». Entraînés dans des écoles spécialisées (les ludi), les jeunes gladiateurs apprennent à se battre avec diverses armes et techniques.

Bien que tous se battaient à l’aide d’une arme, le type de gladiateur pouvait varier considérablement d’un combat à l’autre. Ainsi, le « mirmillon » combattait souvent avec une épée et un large bouclier, tandis que le « rétiaire » utilisait un trident et un filet. Quant au « thrace« , équipé d’un casque à rebord et de jambières montant jusqu’aux cuisses, celui-ci guerroyait à la force d’une dague.

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Pollice verso, peinture de Jean-Léon Gérôme, 1872

La gladiature, une institution romaine aux nombreuses facettes

La gladiature est l’institution romaine qui consistait à faire s’affronter des gladiateurs lors de « jeux de cirque ». Véritable amusement sanglant, cet art martial regroupait différents aspects de la civilisation antique : la religion (dimension sacrée), la politique (préparation idéologique à la guerre), le sport (entraînements de haut niveau), le militarisme (combat, bravoure guerrière, mépris de la mort), l’économie (organisation de spectacles) et le social (représentations théâtrales).

Souvent violents, les combats de gladiature ne se terminaient pourtant pas nécessairement par la mort d’un des combattants. Selon le contexte, les gladiateurs pouvaient obtenir leur liberté s’ils survivaient à un certain nombre de combats ou s’ils se distinguaient par leur bravoure.

combat gladiateurs reconstitution
Reconstitution d’un combat de gladiateurs opposant un mirmillon à un thrace – Crédits : MatthiasKabel/Wikimedia Commons

Les gladiateurs auraient pour la plupart été végétariens

Contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, l’alimentation des gladiateurs romains était principalement végétarienne. Un texte historique de Pline L’Ancien, écrivain et naturaliste romain du Iᵉʳ siècle, affirme d’ailleurs que la plupart des athlètes suivaient un régime à base de haricots et de céréales. Des habitudes alimentaires qui leur auraient d’ailleurs valu le surnom de Hordearii (mangeurs d’orge).

Les analyses isotopiques sur les ossements des gladiateurs ont en effet révélé que les taux de strontium (élément chimique présent dans le sol et absorbé par les plantes) contenus dans leurs os étaient significativement élevés, indiquant une consommation majoritaire d’aliments d’origine végétale.

Riche en glucides et pauvre en viande, l’alimentation de ces combattants se serait en effet composée de céréales et de légumineuses, de sorte à leur fournir une grande quantité d’énergie tout en favorisant le développement d’une couche de graisse sous-cutanée offrant une certaine protection contre les coupures durant les combats (notamment au niveau des nerfs, des ligaments et des vaisseaux sanguins).

Et pour récupérer de leurs efforts, les survivants auraient eu l’habitude de consommer des breuvages fortifiants à base de cendres, là encore végétales.

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Margaux Blanc, experte environnement

Rédigé par Margaux Blanc, experte environnement

Bretonne de cœur et de sang, je suis particulièrement sensible à l'environnement, sa faune et sa flore. Végétarienne et surfeuse occasionnelle, je partage mon temps entre la montagne et la mer. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect. Depuis 2016, j'ai adopté un mode de vie zéro déchet dans l'espoir de minimiser mon impact sur la planète et ses habitants.