Une étude récente menée par des paléontologues confirme qu’une roche renfermant un cristal d’agate parfaitement rond, conservée dans un musée londonien depuis plus d’un siècle, est en fait un oeuf de dinosaure. Ce dernier aurait été étouffé par de la lave il y a environ 67 millions d’années.
Un homme du nom de Charles Fraser serait tombé sur l’objet en Inde à la fin des années 1800. À l’époque, le Natural History Museum du Royaume-Uni avait simplement considéré qu’il s’agissait d’une agate, une variété de quartz qui se forme dans les cavités des roches volcaniques. L’objet était ensuite resté dans la collection du musée pendant plus d’un siècle jusqu’à ce qu’il soit exposé en 2018. Robin Hansen, alors conservateur des minéraux de l’établissement, a alors eu une intuition.
Selon lui, la forme sphérique quasi parfaite de la roche, l’empreinte de deux autres objets ronds regroupés autour d’elle, ainsi que la fine couche autour du cristal, laissaient penser qu’il pourrait s’agir d’un oeuf de dinosaure.
En outre, la roche mesure environ quinze centimètres de diamètre, ce qui correspond aux dimensions des oeufs de titanosaure (grands dinosaures à long cou) découverts en Chine et en Argentine. En effet, bien qu’il s’agisse des plus grands dinosaures du monde, mesurant plus de trente mètres de long et pesant jusqu’à soixante-dix tonnes, ces animaux pondaient des oeufs relativement petits.

Une malheureuse coulée de lave
Les paléontologues ont tenté de scanner la roche pour confirmer son origine. Malheureusement, la densité de l’agate a obstrué les détails les plus fins. Malgré tout, ils sont convaincus qu’il s’agit d’un oeuf de titanosaure.
Ces animaux étaient les plus répandus dans ce qui est aujourd’hui l’Inde à la fin du Crétacé. Il y a quelques mois, une équipe de paléontologues avait d’ailleurs identifié près 256 œufs de titanosaures fossilisés répartis dans plusieurs dizaines de couvées dans la région. Tous étaient environ trois millions d’années plus vieux que l’oeuf incrusté de pierres précieuses dont il est ici question.
Ces titanosaures enterraient leurs oeufs dans le sol à la manière des tortues modernes. Par ailleurs, nous savons que celui-ci provient d’une plaine volcanique. Selon les experts du musée, les titanosaures ont peut-être profité de cet environnement particulier pour garder leurs couvées au chaud jusqu’à l’éclosion.
Pour le cas qui nous intéresse ici, les chercheurs pensent qu’une coulée de lave aurait pu étouffer le nid de l’un de ces dinosaures peu de temps après la ponte. L’embryon se serait alors décomposé, tandis que des couches de roche volcanique solidifiée auraient préservé la coquille. Au fil du temps, de l’eau riche en silice se serait infiltrée à l’intérieur de la coquille qui se serait ensuite cristallisée pour former un minéral d’agate rose clair et blanc.
