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Crédits : Pixnio

Cet agneau génétiquement modifié est le nouvel acteur principal de la lutte contre l’infertilité

En Espagne, un agneau génétiquement modifié a récemment vu le jour dans une ferme expérimentale. Cet animal baptisé Teodoro a une mission très particulière : contribuer à la lutte contre l’infertilité, autant chez les animaux d’élevage que chez les humains.

La clé de l’infertilité ?

La génétique chez les animaux tente depuis des années de régler des problèmes relatifs aux humains, notamment en termes de santé. En 2020, par exemple, un cochon modifié génétiquement nommé GalSafe a reçu l’aval de la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis. L’animal, qui possède un gène capable d’éviter les allergies, a été créé pour permettre à terme la production en masse des médicaments et cosmétiques allergéniques, mais également de viande tout en incarnant un réservoir à organes humains à des fins de transplantation.

Selon un article du journal El Pais publié le 12 août 2024, le premier agneau génétiquement modifié d’Espagne est né. Ce dernier a été nommé Teodoro en hommage à un célèbre éleveur de moutons argentin du XIXe siècle. Selon les responsables de cette expérience, l’agneau a fait l’objet d’une modification qui visait à éliminer une protéine suspectée de jouer un rôle dans la reconnaissance du spermatozoïde par l’ovule. Or, il pourrait ici s’agit d’une solution pour de nombreux cas d’infertilité à la fois chez les humains, mais également les animaux d’élevage.

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Crédits : Furiosa-L / pixabay

Un intérêt pour la protéine ZP4

Afin de concevoir l’agneau, Pablo Bermejo Álvarez, le petit fils de Teodoro Álvarez, s’est rendu dans un petit abattoir argentin pour obtenir les ovules. Le sperme destiné à la fécondation provient quant à lui d’un spécimen de mouton reproducteur de race Churra. Après l’apparition du fœtus, les chercheurs ont eu recours aux ciseaux génétiques CRISPR pour effectuer la modification. Depuis sa naissance, l’agneau Teodoro gambade dans une ferme à Madrid gérée par l’Institut national de recherche et de technologie agricole et alimentaire (INIA-CSIC).

Rappelons tout de même que depuis l’arrivée de la méthode CRISPR dans les années 2010, la modification génétique d’embryons d’animaux de ferme est assez courante en Espagne. Néanmoins, ces mêmes embryons ne font pas systématiquement l’objet d’une implantation dans l’utérus d’une mère pour obtenir une naissance.

En 2021, les scientifiques du projet avaient déjà montré que la protéine ZP4 était essentielle et que son élimination provoquait l’infertilité. Comme l’indique la publication des travaux dans la revue The CRISPR Journal, cette conclusion découle de la création des tout premiers animaux de ferme génétiquement modifiés en Espagne, à savoir des lapins.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.