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Des abeilles pour dépister plus tôt le cancer du poumon ?

D’après une étude menée récemment aux États-Unis, les abeilles pourraient contribuer à sauver des vies humaines. Les chercheurs expliquent en effet que ces insectes pollinisateurs auraient le pouvoir de détecter le cancer du poumon dans la respiration humaine.

Détecter le cancer grâce à certains composants chimiques dans la respiration

En France, le cancer du poumon est le troisième cancer le plus fréquent et la première cause de décès par cancer. Environ 52 000 nouveaux cas ont été dépistés en 2023, selon l’Institut National du Cancer. Sans surprise, le tabagisme est le premier facteur de l’apparition de ce type de cancer, bien que d’autres causes existent telles que le tabagisme passif ou encore l’exposition à certains produits chimiques. Par ailleurs, un dépistage précoce du cancer du poumon peut donner un taux de guérison s’approchant des 80 %.

La recherche met donc tout en œuvre pour découvrir des moyens de détecter plus tôt le cancer du poumon. Or, une étude en particulier à paraître en octobre 2024 dans le volume 261 de la revue Biosensors and Bioelectronics retient l’attention à ce sujet. L’équipe de l’Université du Michigan (États-Unis) à l’origine de ces travaux est en effet formelle : les abeilles peuvent détecter cette maladie.

Rappelons que les abeilles ont un odorat très développé qui leur permet de se déplacer et de se nourrir efficacement. Or, les scientifiques américains ont obtenu des résultats leur ayant permis de conclure que l’abeille est capable de détecter certains composants chimiques dans la respiration humaine qui traduisent la présence d’un cancer du poumon.

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Découverte d’une réponse neuronale

Dans un premier temps, les scientifiques ont élaboré un mélange chimique qui imite la composition de la respiration de patients touchés par le cancer du poumon. Parmi les substances qui intègrent le mélange, citons le trichloréthylène. Il s’agit d’un composé chimique industriel utilisé principalement pour le dégraissage et le nettoyage des métaux ou encore pour la fabrication du caoutchouc, des peintures, de vernis et de produits d’entretien. Les abeilles de l’étude ont été maintenues vivantes grâce à une sorte de harnais et leurs antennes exposées au mélange chimique ont provoqué des changements que les scientifiques ont interprétés comme étant une réponse neuronale.

Selon les résultats, les abeilles exposées aux composés chimiques de la respiration humaine de personnes non atteintes par le cancer n’ont pas obtenu les mêmes résultats. Cela a donc permis aux chercheurs d’affirmer que les abeilles sont capables de modifier leur comportement en présence de substances chimiques en lien avec le cancer du poumon. Ces insectes auraient donc la capacité de détecter des changements minimes dans les concentrations chimiques de la respiration.

En se basant sur l’analyse des données neuronales des abeilles, les chercheurs sont certains qu’elles peuvent détecter la présence du cancer du poumon. À terme, il se pourrait ainsi que ces insectes soient mobilisés pour soutenir la lutte contre cette maladie en intégrant le protocole officiel de détection.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.