À quoi ressembleront les routes du futur ?

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Les scientifiques et ingénieurs mènent des recherches qui tendent à l’avenir vers une transformation des routes, à qui l’on attribuera de nouvelles fonctions. À quand les routes moins bruyantes, plus sûres, plus écologiques ou encore productrices d’énergie?

Les routes photovoltaïques

Fournir de l’énergie grâce au potentiel des infrastructures routières, l’idée est intéressante. Il s’agit d’exploiter le fait que les routes sont souvent des espaces dégagés et exposés à la lumière du soleil. Et cela tombe bien, car l’énergie solaire nécessite de grands espaces pour l’installation des panneaux photovoltaïques.

En 2006, Scott et Julie Brusaw, un couple vivant dans l’État de l’Idaho (États-Unis) imagine les premières dalles photovoltaïques sur lesquelles il est possible de circuler. Si le projet a bénéficié d’une bonne communication, cette technologie est encore au stade du développement puisque les dalles étant lourdes, ces dernières nécessitent la mise en place d’une infrastructure onéreuse destinée à les accueillir. De plus, des problèmes d’adhérence et de sécurité ont été soulevés.

En réalité, le projet le plus proche qui vise à mettre au point une route solaire est français et se nomme WattWay, porté par l’entreprise Colas, leader européen de la construction de routes. En collaboration avec l’Institut National de l’énergie solaire (INES), Colas a mis au point des dalles à poser sur une route classique, et donc adaptables à n’importe quel tronçon.

« Se servir d’une infrastructure existante sur laquelle on puisse venir simplement adapter un équipement supplémentaire, les dalles WattWay, de très faible épaisseur, qui sont appliquées sur la chaussée par un encollage, sans aucun autre travaux lourds », explique Philippe Raffin, directeur de recherche et développement chez Colas.

La difficulté résidait dans le fait de fabriquer des dalles fines capables à la fois de résister au passage des véhicules, mais également d’intégrer des cellules photovoltaïques habituellement très fragiles. Ainsi la couche de silicium de 0,2 millimètres accueillant les cellules a été entourée par des couches de matériaux protecteurs dont le secret industriel nous empêche de donner des précisions.

Les revêtements thermo-régulés

Et si une route était capable de se défaire de la neige et du verglas ? Fréderic Bernardin, spécialiste des conditions météo dégradées a imaginé la route thermo-régulée. Une telle route expérimentale est actuellement en phase de test dans le département de la Corrèze. En hiver, cette route empêche tout simplement les flocons de neige de s’accumuler et de former des plaques. En été, elle sera capable de fournir aux habitations proches de l’eau chaude.

La route thermo-régulée intègre un système de pompage d’eau en profondeur circulant dans un enrobé drainant placé sous le bitume. Ainsi, la chaleur est transmise le long de la route, chauffant toute la surface. La géothermie sera bientôt intégrée à ce système lorsqu’il sera réellement appliqué, une façon durable de puiser une eau naturellement chaude.

La route silencieuse

Les nuisances sonores sont un type de pollution imputé au trafic routier. Persuade, un programme de recherche européen, tente de mettre au point, en Suède, une route silencieuse. Celle-ci consiste en l’insertion de deux plaques dans une route classique, des plaques dont le but est de couvrir la surface où les roues des véhicules entrent en contact avec la route.

Après des tests sur un véhicule à 80km/h, le bruit dégagé par la route sans plaques est à 72 décibels contre 62 pour la route équipée du dispositif. Une baisse de 10 décibels peut paraitre dérisoire, mais pour obtenir habituellement cet effet, il faudrait installer un mur anti-bruit d’une hauteur de 6 mètres, selon Luc Goubert, instigateur du projet.

Afin de réduire le bruit causé par le contact des pneus sur la chaussée, les chercheurs expérimentent des revêtements dont la particularité est l’élasticité. Composés de caoutchouc issu du recyclage de pneus, le revêtement du projet Persuade inclus de la pierre mais également une résine élastique, le polyuréthane. Ainsi, ce revêtement est 500 fois plus élastique que l’ordinaire. Petit plus, ce revêtement réduit de 95 % l’émission de poussières fines résultant de l’utilisation de pneus cloutés (pneus neige).

Sources : ArteBusiness InsiderIFSTTAR