De très nombreuses personnes estiment que les jeux vidéos peuvent permettre aux utilisateurs de s’échapper de la réalité. Et si ceci n’était qu’une idée reçue ? Une récente étude menée aux Etats-Unis stipule que ces jeux pourraient aider faire face à la vie. Comment ceci est-il possible ?
Deux visions diamétralement opposées
Rappelons tout d’abord que les jeux vidéos n’ont pas bonne réputation. Certaines études et avis de spécialistes et autres observateurs sont relatifs à plusieurs effets néfastes. Citons par exemple les impacts sur la santé physique (ex : sédentarité, problèmes de vision) et mentale (addiction, isolement, anxiété). Il peut être également question de problèmes sociaux (cyberharcèlement, exposition à des contenus douteux) ou encore, de baisse d’attention dans les milieux scolaires et professionnels.
Cependant, plusieurs études récentes mettent en avant certains aspects positifs et réfutent plusieurs idées reçues. En 2022 par exemple, une équipe de Oxford Internet Institute (Royaume-Uni) a démontré que les jeux vidéo n’impactaient pas le bien-être des joueurs, sous réserve de ne pas dépasser la dizaine d’heure par jour. D’autres travaux ont souligné la possibilité que les jeux vidéos soient bénéfiques pour la mémoire, la prise de décision, la vitesse de réflexion, la concentration et la coordination, entre autres.
S’il s’agit ici d’un rapport de force entre deux visions diamétralement opposées, la Science oublie bien souvent un autre aspect qu’il est tout à fait possible d’associer aux jeux vidéos. Comme le révèle un communiqué publié le 30 septembre 2025, une équipe de l’Université d’état de Washington à Seattle (Etats-Unis) a focalisé son attention sur le potentiel pouvoir de ces jeux de donner du sens à la vie des utilisateurs mais également, de changer leur rapport à eux-mêmes.
Se trouver ou se reconstruire avec l’aide des jeux vidéos ?
Pour les chercheurs, certaines expériences vidéoludiques peuvent transformer la vie de joueurs et ce, de façon durable. Dans le cadre de leur travaux, les auteurs ont interrogé 166 personnes et 80% de ces dernières ont déclaré qu’un jeu vidéo avait réellement influé sur leur existence. Par ailleurs, plusieurs utilisateurs ont affirmé que ces mêmes jeux les avaient aidés à surmonter des périodes de remise en question ou de stress, ce qui a notamment été assez observé durant la pandémie de Covid-19. Évidemment, tout dépend du type de jeu mais certains sont réellement perçus comme un genre de « refuge confortable », par exemple Stardew Valley (2016) où les jeux de la saga Final Fantasy (1987-2025). D’autres joueurs ont indiqué avoir retrouvé le gout de sortir, de marcher et éventuellement, de se remettre au sport.
Les histoires caractérisant certains jeux ont aussi permis à des utilisateurs de prendre du recul par rapport à leur propre parcours de vie. Ces histoires peuvent parfois apparaitre comme étant des « miroirs virtuels » auxquels il est possible de s’identifier, ou permettant de remettre en question ses propres valeurs, ses choix, voire même son identité. Citons également le ressenti de certaines personnes, pour qui ces jeux peuvent incarner un espace de reconstruction, d’expression intime ou encore, un terrain d’apprentissage émotionnel. De plus, le jeu peut créer du lien social, en devenant un support de discussion avec sa famille, ses amis etc.
Principale auteure de l’étude, Julie Kientz estime que certains effets secondaires existent mais que ces derniers sont les conséquences d’abus. L’intéressée a principalement cité plusieurs dérives en partie imputées à l’industrie du jeu vidéo elle-même, notamment les mécaniques de gameplay visant à rendre les joueurs accros, la toxicité des interactions en ligne, ou encore la dictature des microtransactions, capable de frustrer plus d’un joueur.
