La fusée Zhuque-2 est montée en orbite avec succès après son lancement depuis le centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le désert de Gobi, ce mardi 11 juillet. Elle vient de s’illustrer en devenant la toute première fusée alimentée au méthane à atteindre l’orbite terrestre.
Anatomie de la fusée Zhuque-2
La Zhuque-2, également connue sous le nom de ZQ-2, est une fusée chinoise développée par la société LandSpace. Le nom « Zhuque » fait référence à un oiseau mythique chinois similaire au phénix. Le lanceur de 48,8 m, qui possède une masse au décollage d’environ 216 t, a été conçu pour être capable de placer des charges utiles en orbite basse autour de la Terre.
Initialement, le premier étage de cette fusée, appelé TQ-80, devait être propulsé par un moteur fonctionnant à l’aide de propergols RP-1 (kérosène) et d’oxygène liquide. Finalement, les ingénieurs se sont rabattus sur le méthane. Bien que ce dernier soit un puissant gaz à effet de serre, il reste plus propre que le RP-1 standard utilisé dans de nombreuses fusées. Un mélange propulseur méthane-oxygène liquide offre par ailleurs des avantages en termes de performances.
Zhuque-2 s’est envolée avec succès ce mardi 11 juillet depuis le désert de Gobi, après un échec essuyé lors de son premier vol le 14 décembre 2022. Le suivi de l’US Space Force a confirmé les rapports chinois selon lesquels la fusée alimentée au méthane s’était bel et bien rendue en orbite. Il s’agit d’une première. Notez que la mission Zhuque-2 ne transportait aucune charge utile et le premier étage de la fusée n’a pas été récupéré.
📸Wow! Close-up look at Zhuque-2 Y2 launch. Nice shot of the methane CH4 flame. Credit: LandSpace, @byspto pic.twitter.com/rVBOMHXfn6
— CNSA Watcher (@CNSAWatcher) July 12, 2023
D’autres entreprises sont également sur le coup
De nombreuses entreprises américaines travaillent également sur des fusées alimentées au méthane, notamment SpaceX avec son système Starship, Blue Origin avec son lanceur New Glenn, Rocket Lab avec sa fusée Neutron, United Launch Alliance avec son nouveau lanceur Vulcan Centaur ou encore Relativity Space avec sa fusée Terran. Cependant, aucun de ces véhicules n’a encore réussi à atteindre l’espace.
Pour rappel, les fusées Starship et Terran ont bien décollé, mais sans atteindre l’orbite. Quant au Vulcan, au New Glenn (qui utilisent tous deux des moteurs-fusées BE-4) et à la fusée Neutron de Rocket Lab, elles n’ont toujours pas effectué le moindre vol.
Enfin, ce lancement réussi fait également de la société LandSpace la deuxième entreprise de lancement privée chinoise à atteindre l’orbite avec une fusée à propergol liquide. Space Pioneer s’était déjà illustrée il y a plusieurs semaines avec sa fusée Tianlong-2. Ensemble, ces réalisations montrent une percée et un niveau de maturité croissant dans les efforts de lancement spatial commercial chinois.