Une équipe d’astronomes s’est récemment appuyée sur Hubble pour estimer si de l’eau pouvait oui ou non subsister sur les sept planètes terrestres en orbite autour de l’étoile naine TRAPPIST-1. Ce serait visiblement le cas pour les planètes les plus extérieures.
Il y a quelques mois, la NASA annonçait la découverte de sept nouvelles planètes orbitant autour d’une étoile naine à seulement 39 années-lumière. Confinées dans un système désormais baptisé TRAPPIST-1, ces nouvelles planètes semblent rocheuses et auraient des températures jugées « conviviales » qui pourraient permettre à la vie de s’y développer. Encore faut-il qu’il y ait de l’eau (du moins pour le développement de la vie telle que nous la connaissons). Les résultats de cette nouvelle étude suggèrent en tout cas que les planètes extérieures du système pourraient effectivement encore contenir d’importantes quantités d’eau. Cela inclut notamment les trois planètes situées dans la zone habitable de l’étoile et cela donne une raison supplémentaire de croire à la possibilité qu’elles soient effectivement habitables.
Une équipe internationale de scientifiques dirigée par l’astronome suisse Vincent Bourrier, de l’Observatoire de l’Université de Genève, s’est en effet appuyée sur le spectrographe d’imagerie spatiale (STIS) installé sur le télescope spatial spatial Hubble pour étudier la quantité de rayonnement ultraviolet reçue par les planètes individuelles du système. « Le rayonnement ultraviolet est un facteur important dans l’évolution atmosphérique des planètes », explique le chercheur. « Comme dans notre atmosphère où la lumière ultraviolette brise les molécules, la lumière ultraviolette des étoiles peut dissocier la vapeur d’eau en hydrogène et en oxygène ».
Alors que le rayonnement ultraviolet à faible énergie brise les molécules d’eau (un procédé appelé photodissociation), les rayons ultraviolets plus énergétiques (rayonnement XUV) et les rayons X chauffent la haute atmosphère d’une planète, ce qui permet à l’hydrogène et à l’oxygène de s’échapper. Comme il est très léger, l’hydrogène gazeux peut échapper aux atmosphères des exoplanètes et être détecté par Hubble. Ce procédé agit comme un indicateur possible de la présence de vapeur d’eau atmosphérique.
Et la quantité observée de rayonnement ultraviolet émis par TRAPPIST-1 suggère en effet que les planètes auraient pu perdre des quantités gigantesques d’eau au cours de leur histoire, l’équivalent d’au moins vingt océans terrestres perdus au cours des huit derniers milliards d’années. Ceci est particulièrement vrai pour les deux planètes les plus intimes du système, TRAPPIST-1b et TRAPPIST-1c, qui reçoivent la plus grande quantité d’énergie ultraviolette. Cependant, les planètes extérieures du système (y compris les planètes e, f et g qui se trouvent dans la zone habitable) auraient dû perdre beaucoup moins d’eau, suggérant qu’il pourrait encore y en avoir à la surface.
Cependant, avec les données et les télescopes actuellement disponibles, aucune conclusion finale ne peut être tirée sur le contenu en eau de ces planètes. Le très attendu Jmaes Webb Telescope, dont le lancement est prévu au cours de l’année 2018, devrait nous en apprendre davantage et finalement établir si oui ou non ces mondes sont habitables.
Source