Selon une rĂ©cente Ă©tude, la Grande Extinction du Permien-Trias, survenue il y a 252 millions d’annĂ©es, n’aurait pas Ă©tĂ© aussi meurtrière qu’on ne le pensait.
La Terre a connu cinq grands Ă©pisodes d’extinctions (la sixième est probablement en cours). La pire d’entre toutes s’est produite il y a 252 millions d’annĂ©es, entre le Permien et le Trias. Ă€ l’Ă©poque, 96 % des espèces marines ont disparu en l’espace de 60.000 ans. Du moins, c’est ce que l’on pensait jusqu’Ă prĂ©sent. Selon Steven Stanley, palĂ©ontologue et biologiste Ă©volutionniste Ă l’UniversitĂ© d’Hawaii, qui conteste ce chiffre, le taux d’extinction rĂ©elle concernant la vie marine serait moindre; selon une rĂ©cente Ă©tude, 81 % des espèces marines auraient succombĂ©.
Ce chiffre, moins extrĂªme, suggère ainsi que la vie marine n’aurait pas totalement disparu. Bien sĂ»r, la vie sur Terre n’Ă©tait Ă l’Ă©poque pas de tout repos. L’extinction de masse du Permien-Trias, qui s’est Ă©talĂ©e sur 60.000 ans, fut le rĂ©sultat dĂ©sastreux d’une importante activitĂ© volcanique, de probablement plusieurs grands impacts d’astĂ©roĂ¯des, qui, combinĂ©s, auraient menĂ© la planète Ă se rĂ©chauffer et entraĂ®nĂ© une augmentation de l’acidification des ocĂ©ans. En l’Ă©tat, difficile de survivre. Mais alors que tout le monde s’accorde Ă penser qu’environ 70% des espèces terrestres ont disparu Ă cette Ă©poque, Steven Stanley fait valoir que les Ă©vĂ©nements furent moins dĂ©sastreux qu’on ne le pensait pour la vie marine. Plusieurs de ces espèces seraient mortes de toute façon, si les Ă©vĂ©nements n’avaient pas eu lieu.
Les estimations actuelles ne tiennent en effet pas compte du fait que plusieurs processus d’extinction Ă©taient en cours Ă cette Ă©poque. Les extinctions sont courantes, et rĂ©gulières, Ă l’instar d’une espèce ne pouvant s’adapter Ă l’apparition d’un nouveau prĂ©dateur, par exemple. Le but Ă©tant de pouvoir dĂ©mĂªler les « extinctions de fond », des espèces victimes d’extinctions massives.
Le chercheur s’est notamment penchĂ© sur le nombre d’espèces qui se sont Ă©teintes entre les Ă©vĂ©nements d’extinction de masse, et a trouvĂ© une corrĂ©lation entre leur nombre et la durĂ©e de temps Ă©coulĂ©. Il a ensuite appliquĂ© la mĂªme logique Ă l’intervalle de temps Ă©coulĂ©  avant l’extinction massive du Permien-Trias et a constatĂ© que la plupart des espèces jugĂ©es Ă©teintes pendant la Grande Extinction aurait effectivement disparu, statistiquement parlant, avant que les Ă©vĂ©nements ne se produisent. En dĂ©duisant toutes ces espèces disparues, il se rĂ©vèle qu’environ 81% des espèces ont rĂ©ellement disparu Ă cause des Ă©vĂ©nements du Permien Trias, et non 96%.
L’Ă©tude suggère notamment que plus de 220 familles d’animaux marins auraient survĂ©cu Ă la crise. Ainsi la vie marine n’aurait pas totalement disparu, comme cela a souvent Ă©tĂ© revendiquĂ©. Ces espèces, aussi diverses que variĂ©es sur les plans morphologiques, physiologiques et Ă©cologiques, auraient Ă©tĂ© « suffisantes » pour redĂ©marrer un nouveau cycle d’Ă©volution.