Wuhan : la piste du laboratoire jugĂ©e « hautement improbable » par l’OMS

COVID-19 coronavirus
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Depuis plusieurs jours, des chercheurs de l’OMS sont dépêchés à Wuhan, en Chine, afin d’identifier les origines du Covid-19. D’après leurs conclusions, la fuite du coronavirus d’un laboratoire est jugée « hautement improbable ».

Cette mission sur les origines de la transmission du nouveau coronavirus Ă  l’Homme a eu du mal Ă  se mettre en place, la Chine semblant très rĂ©ticente Ă  laisser venir des spĂ©cialistes internationaux pour enquĂŞter. Finalement, après douze jours de travail sur le terrain Ă  Wuhan, une Ă©quipe de chercheurs – composĂ©e de dix scientifiques internationaux et de cinq experts de l’OMS – vient de livrer ses conclusions sur l’origine du virus SRAS-CoV-2.

Si beaucoup de questions restent encore sans réponses, ce nouveau rapport écarte en revanche l’une des pistes les plus évoquées : celle de la fuite du virus d’un laboratoire P4 de la ville, jugée «extrêmement improbable» par les chercheurs.

L’équipe est parvenue à cette conclusion après avoir mené une évaluation objective et standardisée, appuyée sur la littérature scientifique, des entretiens avec des chercheurs locaux et une visite des laboratoires locaux, y compris celui de l’Institut de virologie de Wuhan. Cette conclusion s’accorde avec celles de nombreux généticiens internationaux, soulignant qu’il n’y avait aucun signe révélateur de « bricolage humain » dans le génome du SRAS-CoV-2.

La piste de l’hôte intermédiaire privilégiée

D’un autre côté, les résultats de cette enquête soutiennent l’idée que le virus a été transmis aux humains via un animal hôte intermédiaire, encore insaisissable. Lui-même aurait donc été infecté au départ par une « espèce réservoir » (probablement de chauves-souris fer à cheval).

Bien que des chercheurs chinois aient déjà enquêté sur plus de 11 000 animaux à travers le pays, tous ont jusqu’à présent été testés négatifs pour le SRAS-CoV-2. Aussi, l’identification de cet hôte intermédiaire «nécessitera des recherches plus spécifiques et ciblées», souligne Ben Embarek, chef de l’équipe internationale de l’OMS.

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La ville chinoise de Wuhan. Petrick_L/pixabay

L’équipe a Ă©galement fourni de nouveaux dĂ©tails intrigants sur les dĂ©buts de la pandĂ©mie. Après avoir Ă©changĂ© avec des mĂ©decins de l’hĂ´pital oĂą les premiers patients ont Ă©tĂ© traitĂ©s, et après s’être rendus au marchĂ© de Huanan – qui vendait principalement des aliments surgelĂ©s (fruits de mer), mais aussi des animaux sauvages – les chercheurs ont pu collecter des donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques. De cette manière, ils ont pu cartographier les dĂ©lais et les emplacements des premiers cas connus dans la ville.

D’après eux, des cas de Covid-19 – qui n’avaient aucun lien clair avec ce marchĂ© – ont bien Ă©tĂ© enregistrĂ©s plus tĂ´t en dĂ©cembre. Cela suggère que les marchĂ©s auraient pu n’être que des endroits oĂą le virus s’est propagĂ© plus facilement. En revanche, ce n’est pas nĂ©cessairement lĂ  oĂą il est apparu.

L’équipe de l’OMS est maintenant vivement intéressée par de nouvelles études portant sur les animaux communément transportés à destination et en provenance de Wuhan, y compris les produits congelés. Ces derniers sont désormais considérés par l’OMS comme la piste privilégiée.