Chaque année, des centaines de millions de tonnes de plastique sont produites sur Terre. Et malheureusement, les solutions efficaces pour en finir avec cette pollution se font encore attendre. Une étude récente pourrait toutefois enfin permettre de voir le bout du tunnel.
Utiliser des larves de papillon
Selon les estimations, il y aurait environ 5 000 milliards de morceaux de plastique flottant sur les océans. Ce nombre astronomique est très inquiétant, surtout que les solutions sont trop peu nombreuses et/ou trop peu efficaces. En 2021, Greenpeace estimait même que le recyclage du plastique représentait une fausse solution.
Si la meilleure des mesures serait évidemment d’éviter complètement de produire du plastique, des chercheurs réfléchissent à d’autres moyens innovants de faire face à cette problématique. Le Conseil national espagnol de la recherche (CSIC) a par exemple publié une étude dans la revue Nature Communications en octobre 2022 dans laquelle les chercheurs expliquent que les larves des papillons des espèces Galleria mellonella et Achroia grisella sont capables de décomposer le polyéthylène.
Il faut savoir que le polyéthylène est un des types de plastiques les plus présents sur notre planète. Au passage, rappelons que le terme concerne les polymères d’éthylène de type PE, PEBD ou encore, PEHD. Robustes et inaltérables, ils sont très présents dans l’industrie agroalimentaire ou chimique, notamment pour les cuves de stockage, les réservoirs, mais aussi les bouchons de bouteille et de nombreux emballages.
Une solution acceptable, mais pas parfaite
Les scientifiques espagnols se sont basés sur de précédents travaux datant de 2017. Ils ont utilisé des enzymes pouvant agir sur la matière en seulement quelques heures et sans traitement préalable. Pour les chercheurs, l’une des pistes les plus intéressantes consisterait à produire synthétiquement les substances que les larves contiennent. En revanche, le recours à des milliards de larves pourrait causer d’importantes émissions de CO2. Effectivement, métaboliser le polyéthylène n’est pas sans conséquence.
Malgré ce petit bémol, les résultats des travaux du CSIC restent très encourageants. En effet, le plastique se décompose en petites particules, puis en micro et nanoparticules. Or, celles-ci sont actuellement omniprésentes sur Terre, dans l’eau de surface, les précipitations, les sommets montagneux et même en Antarctique. De plus, il ne s’agit pas seulement d’une préoccupation environnementale, mais aussi d’un problème croissant au niveau de la santé humaine.
Ainsi, dégrader de cette manière certains plastiques tels que le polyéthylène pour éviter leur décomposition en particules fines peut être une solution acceptable, malgré les rejets de dioxyde de carbone résultant de la métabolisation.