Enfant, vous avez probablement entendu de nombreuses histoires sur le père Noël et vous vous êtes souvent demandé s’il s’agissait d’une personne réelle ou d’un personnage fictif. Désormais, vous pourrez admirer le vrai visage de Saint-Nicolas de Myre, l’évêque chrétien qui a inspiré le père Noël pour la première fois en près de 1 700 ans. En reconstituant numériquement son apparence à partir de son crâne grâce à de la haute technologie, les scientifiques nous ont offert un aperçu émouvant du visage réel qui se cache derrière la légende.
Pourquoi associe-t-on Saint Nicolas de Myre à la figure du père Noël ?
L’association entre Saint-Nicolas de Myre, un saint catholique du IVe siècle, et la figure moderne du père Noël résulte d’un mélange de traditions religieuses, folkloriques et culturelles qui ont évolué au fil des siècles. De base, Saint Nicolas de Myre était un évêque d’Asie Mineure (dans l’actuelle Turquie) célèbre pour sa piété, sa générosité et ses nombreux miracles. Parmi les récits qui lui sont attribués, l’un des plus populaires est celui où il sauve trois jeunes filles de la misère en leur offrant secrètement des sacs d’or pour leur dot, déposés dans leur maison pendant la nuit. Ce geste de charité a marqué la mémoire collective et a donné naissance à sa réputation de bienfaiteur des enfants et des personnes dans le besoin.
Lors du Moyen-Âge, cet évêque était particulièrement vénéré en Europe et sa fête, célébrée le 6 décembre, était marquée par des traditions où il apportait des cadeaux aux enfants sages. Selon la tradition, il était souvent accompagné d’une figure plus sombre, comme le Père Fouettard, chargé de punir les enfants désobéissants.
Le père Noël d’aujourd’hui, désormais représenté comme un vieil homme jovial qui voyage en traîneau pour distribuer des cadeaux le soir de Noël, est finalement une figure hybride issue des récits de Saint-Nicolas, des traditions européennes et des influences culturelles nord-américaines. Cette lente évolution a également intégré des éléments païens, comme les célébrations hivernales germaniques et nordiques. C’est grâce à ce mélange unique que l’on a aujourd’hui ce symbole universel de Noël qui transcende ses origines religieuses.
Donner un visage à Saint-Nicolas

Aucune représentation de l’homme derrière le mythe n’a survécu à son époque, la plupart des illustrations de Saint-Nicolas datant de plusieurs siècles après sa mort en 343 après J.-C. Pour recréer son visage, M. Moraes et son équipe ont utilisé des données structurelles collectées dans le livre « Le Reliquie di S. Nicola » écrit par le Dr Luigi Martino dans les années 1950 avec l’autorisation du Centro Studi Nicolaiani.
Il explique : « nous avons d’abord reconstruit le crâne en 3D à l’aide de ces données. Ensuite, nous avons tracé le profil du visage en utilisant des projections statistiques. Nous avons complété cela par la technique de déformation anatomique, dans laquelle la tomographie de la tête d’une personne vivante est ajustée pour que le crâne du donneur virtuel corresponde à celui du saint. Le visage final est une interpolation de toutes ces informations, visant une cohérence anatomique et statistique. »
Le résultat comprend deux séries d’images : l’une objective en niveaux de gris et l’autre plus artistique avec des éléments comme une barbe et des vêtements inspirés de l’iconographie de Saint-Nicolas.

Un travail riche en enseignements et la découverte d’un visage proche de celui du père Noël
Grâce à cette reconstruction médico-légale réalisée à partir de son crâne, nous pouvons voir pour la première fois depuis la fin de l’Empire romain tardif le visage de cet évêque célèbre. M. Moraes, auteur principal de cette nouvelle étude, décrit ici un visage « fort et doux ». Il ajoute que « le crâne a une apparence très robuste, générant un visage fort, car ses dimensions sur l’axe horizontal sont supérieures à la moyenne. Cette caractéristique, combinée à une barbe épaisse, rappelle beaucoup l’image que nous avons en tête lorsque nous pensons au père Noël. »
Les restes du saint révèlent toutefois bien plus que son visage. M. Moraes explique en effet qu’il « souffrait apparemment d’une arthrite chronique sévère à la colonne vertébrale et au bassin, et son crâne présentait un épaississement osseux susceptible de provoquer des maux de tête fréquents. » Cet homme souffrait donc de problèmes de santé bien réels qui s’éloignent de ceux de la figure imaginaire du père Noël que des chercheurs s’étaient amusés à imaginer au cours d’une étude, évoquant notamment les risques liés au travail de nuit et les engelures liées au froid.
Ces nouvelles recherches, publiées dans le the journal OrtogOnLineMag, montrent aussi que son régime alimentaire était principalement à base de plantes.

Célébrer la mémoire du véritable père Noël
José Luís Lira, co-auteur de ces travaux et spécialiste de la vie des saints, rappelle l’importance de Nicolas de Myre. « C’était un évêque qui a vécu aux premiers siècles du christianisme et a eu le courage de défendre et de vivre les enseignements de Jésus-Christ, même au péril de sa vie. Il a défié les autorités, y compris l’empereur romain, pour ce choix. »
Il ajouter par ailleurs que Saint-Nicolas « aidait si fréquemment et si efficacement les personnes dans le besoin que lorsque l’on a cherché un symbole de bonté pour Noël, l’inspiration est venue de lui. Sa mémoire est universelle non seulement parmi les chrétiens, mais parmi tous les peuples. »
Retrouvez le détail de ce travail de reconstruction sur ce lien.