Chaque nuit, des millions de personnes ronflent… sans s’en rendre compte. Pourtant, ce bruit souvent moqué, parfois ignoré, peut devenir un véritable signal d’alerte pour la santé. Et non, le ronflement ne touche pas que les personnes âgées ou en surpoids : les enfants aussi peuvent être concernés. Alors, quand faut-il s’en inquiéter ? Et surtout, peut-on y faire quelque chose ?
Le ronflement, ce n’est pas juste du bruit
Le ronflement – ou « ronchopathie », pour le dire de façon un peu plus scientifique – apparaît lorsque les tissus de l’arrière-gorge se relâchent pendant le sommeil. Résultat : l’air circule moins bien, vibre contre le voile du palais ou la luette… et produit ce fameux grondement nocturne. Chez certains, il peut atteindre 100 décibels, soit l’équivalent d’un camion qui passe sous la fenêtre.
En France, 40 à 60 % des hommes ronflent, contre une femme sur quatre. Si l’âge joue un rôle, d’autres facteurs aggravants sont bien identifiés : tabac, alcool, surpoids, ou encore certaines positions de sommeil.
Oui, les enfants aussi peuvent ronfler
Un ronflement ponctuel chez un enfant, notamment lors d’un rhume, n’a rien d’inquiétant. En revanche, s’il persiste, cela peut révéler des soucis ORL comme des amygdales trop grosses, des végétations encombrantes ou encore une rhinite allergique.
Et ce n’est pas à prendre à la légère : chez les plus jeunes, un ronflement chronique peut perturber la qualité du sommeil, et donc impacter la croissance, la mémoire ou le comportement.
Quand faut-il consulter ?
Le ronflement n’est pas toujours bénin. Il peut être le symptôme d’un trouble plus sérieux : le syndrome d’apnée du sommeil. Ce dernier se manifeste par des pauses respiratoires involontaires pendant la nuit, souvent accompagnées de réveils fréquents, d’un sommeil agité, voire de fatigue chronique en journée. Autant de signes qui doivent pousser à consulter un professionnel.
Chez l’adulte comme chez l’enfant, des symptômes associés – maux de tête, irritabilité, somnolence, troubles de la concentration – doivent alerter.

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Crédits :Prostock-Studio/istockComment agir ?
Bonne nouvelle : dans bien des cas, changer quelques habitudes suffit à retrouver des nuits plus calmes. Voici les conseils les plus efficaces :
Réduire (ou arrêter) l’alcool et le tabac
Éviter de dormir sur le dos
Traiter les rhino-pharyngites ou allergies
Perdre du poids si nécessaire
Adapter certains traitements médicamenteux, avec l’accord du médecin
En cas de persistance, une consultation ORL peut s’imposer. Des traitements existent : chirurgie des amygdales, gouttières mandibulaires, voire interventions au laser pour limiter les vibrations du palais.
Moralité ? Le ronflement, ce n’est pas qu’un sujet de blague conjugale. C’est un symptôme à écouter, surtout s’il dure ou s’accompagne de troubles. Et surtout : des solutions existent pour enfin passer des nuits silencieuses – pour soi, et pour les autres.