Il y a presque dix ans en Namibie, un petit groupe de lions a quitté la savane pour se rendre sur le littoral, où le climat est plus agréable et les proies, plus nombreuses. Ce pays peut désormais se targuer d’avoir les seuls « lions maritimes » du monde. Cet événement concerne un sujet assez peu traité dans les médias : la migration climatique des animaux sauvages.
Les « rois de la plage »
Des lions se prélassant sur une plage. Logiquement impensable, ce phénomène existe pourtant bel et bien aujourd’hui, comme l’explique la chaine britannique BBC dans un article du 11 octobre 2025. En 2015, deux lions de la savane du désert du Namib (Namibie) ont quitté son habitat naturel afin de s’installer sur la Côte des squelettes (17 000 km²), au bord de l’océan Atlantique. Deux ans plus tard, d’autres individus les ont rejoint. Pour l’heure, il s’agit encore d’un phénomène unique au monde, ces animaux étant désormais surnommés les « rois de la plage ».
La photographe belge Griet Van Malderen est allée à la rencontre des ces lions et a capturé des images saisissantes, notamment celle de la lionne Gamma (voir photo principale). Le cliché a été salué dans le cadre du prestigieux concours Wildlife Photographer of the Year, organisé chaque année par le Musée d’histoire naturelle de Londres (Royaume-Uni).
« Nous sommes tellement habitués à voir des lions dans la savane ou allongés sur un gros rocher, comme dans Le Roi Lion, qu’il est vraiment frappant d’en voir un sur une plage. C’est vraiment étrange et inhabituel. », a déclaré la photographe.

Crédits : OscarCatt / iStock
Des lions maritimes désormais protégés
A l’origine, les lions du désert du Namib étaient environ 80. Aujourd’hui, une douzaine d’entre-eux vit sur la plage et plusieurs naissances ont déjà eu lieu. Mais pourquoi ces derniers ont-ils migré de la sorte ? La principale raison de cette migration n’est autre que le changement climatique. En s’installant sur la plage, les lions ont trouvé un environnement au climat plus agréable et surtout, une abondance de proies, principalement des phoques et certains oiseaux tels que les flamants roses et les cormorans.
Si en quelques années, les lions du désert se sont adaptés avec brio à leur nouvel environnement, ces fauves n’en sont pas à leur coup d’essai. En effet, certains lions vivaient déjà sur la Côte des squelettes dans les années 1980. Malheureusement, ceux-ci n’ont eu d’autre choix que de se retirer dans le désert pour survivre. De nombreux individus ont perdu la vie en raison d’une importante sécheresse mais surtout, suite à des conflits avec les agricultures locaux. Trois décennies plus tard, les fauves ont donc retrouvé le chemin de la côte.
Aujourd’hui, ces « lions maritimes » font l’objet d’une attention toute particulière, comme l’explique Philip Stander, fondateur en 1997 de l’association Desert Lion Conservation Trust. L’intéressé a indiqué que les interactions avec les habitants et les touristes doivent être limités au maximum, pour assurer leur protection. Ainsi, les gardes forestiers utilisent des feux d’artifice et des clôtures virtuelles avec alarme pour éloigner les animaux des zones habitées.
