Vous n’aviez jamais vu l’herpès comme ça auparavant

Crédits : Xiagxi Wang

L’herpès n’a rien d’attrayant, du moins à première vue. Mais une nouvelle vue de sa structure moléculaire pourrait bien vous faire changer d’avis. L’idée : étudier de près le virus, pour mieux le combattre.

L’herpès est une maladie virale, contagieuse et responsable d’affection de la peau, des muqueuses et parfois du système nerveux, caractérisée par des crises d’éruption cutanée. Sur le papier, rien de très attrayant. Mais lorsque vous zoomez sur ce petit virus responsable de tant de malheurs, vous découvrez alors un organisme extraordinaire. Deux équipes de scientifiques, l’une en Chine et l’autre aux États-Unis, ont en effet publié de nouvelles vues de près de la capsule protéique qui englobe l’ADN du virus de l’herpès (capside). Et c’est un virus important à étudier.

« Une compréhension claire de la structure et de la fonction des diverses protéines de ce virus pourrait aider à guider le développement d’agents antiviraux ainsi qu’à accroître son utilité et son efficacité en tant qu’agent thérapeutique pour le traitement des tumeurs« , explique à Gizmodo Xiangxi Wang, de l’Académie chinoise des sciences.

Sur le plan moléculaire, les virus sont incroyables. D’une manière ou d’une autre, des morceaux de protéines individuels se combinent pour former une capsule, comme les hexagones et les pentagones d’un ballon de football, ou les triangles sur un dé à vingt faces. Sauf que dans ce cas, c’est environ 3000 protéines qui sont disposées dans une petite boule de 200 nanomètres (et c’est pourtant l’un des plus gros virus).

La capside du virus de l’herpès simplex (en bas), et une seule unité de ce virus (en haut). Graphique: Xiagxi Wang

Ces capsides fournissent le conteneur dans lequel le matériel génétique d’un virus est stocké, qu’il libèrera ensuite afin de provoquer une infection. Dans le cas de l’herpès, cela peut inclure les boutons de fièvre familiers et les infections herpétiques génitales. Mais d’autres virus de la famille des Herpesviridae peuvent provoquer une encéphalite ou même un cancer.

Pour obtenir cette image, les deux équipes de chercheurs ont utilisé la cryo-EM, ou cryo-microscopie électronique. Le 4 octobre 2017, le Prix Nobel de chimie avait été remis conjointement à Jacques Dubochet, Joachim Frank et Richard Henderso pour l’invention de cette méthode. Elle consiste à congeler (éthane liquide -160°C) la molécule de telle sorte qu’elle ne se cristallise pas, puis à faire rebondir des électrons sur l’objet pour déterminer sa structure physique.