Vous épiler le maillot vous expose-t-il davantage aux IST ?

Crédits : Pixabay

Une récente étude soutient que l’épilation ou le rasage des poils pubiens ne vous expose pas davantage aux risques de contracter une IST.

Des recherches précédentes ont déjà soutenu le contraire, arguant que les poils agissaient comme une « barrière naturelle » contre les infections. Mais la grande majorité reposaient sur des auto-déclarations de diagnostics. Cette étude le fait également, mais elle se complète avec des analyses faites en laboratoire. Et c’est une bonne nouvelle pour les adeptes de l’épilation du maillot, puisque ces travaux confirment aujourd’hui que le fait d’éliminer les poils pubiens n’augmente pas votre risque d’infections ou de maladies sexuellement transmissibles (IST et MST). Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Plos One.

Aucune association

Pour ces travaux, des chercheurs de l’Ohio State University ont analysé les dossiers de plus de 200 étudiantes ayant subi un test de dépistage pour la chlamydia et la gonorrhée, deux des infections sexuelles les plus couramment diagnostiquées. Les chercheurs se sont notamment concentrés sur les épilations « extrêmes ». Rentrent dans cette catégorie les femmes qui épilent tous leurs poils pubiens au moins une fois par semaine.

Il est ressorti que 98 % des femmes interrogées (21 ans en moyenne) ont déclaré entretenir régulièrement leur maillot. Plus de la moitié a rapporté s’épiler intégralement toutes les semaines, voire tous les jours. Quasiment toutes ces jeunes femmes (99,5 %) ont précisé être sexuellement actives (au moins quatre partenaires sexuels au cours des douze derniers mois), et 40 % ont déclaré avoir des relations sexuelles tous les jours ou toutes les semaines. Il est également ressorti qu’au cours d’un mois, environ 17 % d’entre elles ont systématiquement utilisé un moyen de contraception, et 21,5% n’en ont pas utilisé.

Après des analyses faites en laboratoire, il est finalement apparu que près de 10 % d’entre elles étaient infectées par la gonorrhée ou la chlamydia. Les chercheurs n’ont en revanche trouvé aucune association entre l’épilation/le rasage des poils pubiens et ces deux infections.

Crédits : Pixabay

Une étude plus précise, mais encore limitée

Cette nouvelle est donc plus précise dans la mesure où, contrairement aux précédentes, elle prend en compte la fréquence des activités sexuelles des participantes. « Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que les travaux précédents n’aient pas pris en compte ces données. Or il se pourrait que les femmes qui ont eu plus de rapports sexuels avec plus de personnes – et qui sont donc plus susceptibles de contracter des infections – soient plus susceptibles de se faire le maillot », explique Maria Gallo, co-auteure de l’étude.

Cette étude présente néanmoins encore quelques limites. L’échantillon est encore trop faible (214 personnes), et ne concerne que des étudiantes d’une seule université. Difficile donc de pouvoir appliquer ces résultats à l’ensemble de la population.

Rappelons au passage ce récent communiqué de l’OMS, nous révélant que plus d’un million de nouveaux cas d’infections sexuellement transmissibles (IST) surviennent chaque jour parmi les 15-49 ans. Pour éviter les risques, le seul moyen de lutte reste d’adopter des pratiques sexuelles sûres en utilisant des préservatifs. L’OMS insiste également sur la nécessité d’effectuer des dépistages réguliers.

Articles liés :

Le sexe moins important que le smartphone ?

Le pénis captivus ou quand le sexe qui reste coincé dans le vagin, c’est possible ?

Alcool, sexe, drogues… Les adolescents d’aujourd’hui sont-ils plus ou moins précoces qu’avant ?