Sans le vouloir, de petits singes taillent des outils similaires Ă  ceux de nos ancĂȘtres

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Une équipe de chercheurs américains et brésiliens a découvert que le Sapajou à barbe, une espÚce de petits singes, produit des pierres taillées qui sont trÚs similaires à celles utilisées par les membres de la famille des hominidés. Toutefois, ils ne le font pas volontairement.

Le Sapajou Ă  barbe (Cebus libidinosus) est une espĂšce de primates de la famille des Cebidae. Ce petit singe fait l’objet d’une Ă©tude publiĂ©e par des chercheurs brĂ©siliens et amĂ©ricains dans la revue Nature, aprĂšs que ces derniers ont dĂ©couvert que les membres de cette espĂšce ont une troublante maniĂšre de tailler les pierres.

En effet, il va dĂ©sormais falloir s’y reprendre Ă  deux fois avant d’affirmer avoir dĂ©couvert des outils provenant de nos ancĂȘtres, puisque ces petits singes produisent des pierres taillĂ©es qui sont trĂšs similaires Ă  celles utilisĂ©es par les membres de la famille des hominidĂ©s. Une dĂ©couverte rĂ©alisĂ©e aprĂšs l’analyse de 111 pierres taillĂ©es par les Sapajous Ă  barbe, des pierres qui prĂ©sentaient des cassures et des bords tranchants, les mĂȘmes que ceux prĂ©sents sur les outils des hominidĂ©s, et donc notamment de nos ancĂȘtres.

Toutefois, s’ils fabriquent ces pierres tranchantes, ils le font accidentellement. En effet, l’observation de Sapajous Ă  barbe dans le Parc national de la Serra Capivara, au BrĂ©sil, a dĂ©montrĂ© que les fragments coupants provenaient d’un Ă©trange comportement, lorsqu’un singe tape deux pierres l’une contre l’autre pour ensuite les lĂ©cher. Un comportement que les scientifiques n’expliquent d’ailleurs toujours pas.

« Ces derniĂšres annĂ©es, des Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© que l’utilisation et la confection intentionnelle de pierres taillĂ©es n’Ă©taient pas nĂ©cessairement liĂ©es aux premiers hommes (du genre Homo) qui sont nos ancĂȘtres directs. En rĂ©alitĂ©, elles sont rĂ©alisĂ©es par un grand nombre d’hominidĂ©s. Cependant, cette Ă©tude va encore plus loin en dĂ©montrant que les primates modernes sont capables de produire des fragments identifiables par des archĂ©ologues et prĂ©sentant des caractĂ©ristiques que l’on pensait seulement rĂ©servĂ©es aux outils des hominidĂ©s » explique Tomos Proffitt, l’auteur principal de l’Ă©tude.