Les volcans islandais : un terrain d’entraînement pour une future mission vers Vénus

Vénus
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Durant l’été 2023, la NASA a organisé une expédition en Islande avec un objectif bien précis : préparer la mission VERITAS. Prévue pour 2031, cette dernière visera la planète vénus. La récente expédition avait pour but de tester les instruments qui seront à l’œuvre dans le cadre de la future mission.

Les premiers tests d’une mission ambitieuse

L’Islande est l’un des endroits sur Terre ressemblant le plus à Vénus. Relayée par Space.com dans un article du 12 août 2023, cette affirmation est celle de Solmaz Adeli, géologue à l’Institut de science planétaire DLR de Berlin (Allemagne). Lui et son équipe de chercheurs ont testé la réplique de l’instrument spectral qui devrait embarquer à bord de la sonde VERITAS lors de la future mission éponyme vers Vénus.

Comme l’explique le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, l’acronyme VERITAS signifie Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography and Spectroscopy. La sonde qui effectuera cette ambitieuse mission dès 2031 embarquera un spectromètre nommé Venus Emissivity Mapper (VEM) ainsi qu’un radar baptisé Venus Interferometric Synthetic Aperture Radar (VISAR), afin d’aider à réaliser une cartographie de Vénus.

La mission devrait ainsi permettre de mieux comprendre l’évolution de cette planète assez similaire à la Terre. Au passage, les chercheurs tenteront de savoir si Vénus abritait de l’eau par le passé ou s’il en existe encore éventuellement aujourd’hui.

sonde veritas vénus
La sonde VERITAS de la NASA. Crédits : NASA

Une planète encore active

Cet été 2023, l’équipe menée par Solmaz Adeli s’est donc rendue en Islande pendant deux semaines. Les scientifiques ont fait le choix de ce pays pour son paysage volcanique, ressemblant assez à celui visible sur Vénus. Les chercheurs vantent notamment la richesse du lieu d’un point de vue géologique, évoquant notamment des panaches et des remontées de roches volcaniques. La lave y est d’ailleurs très récente, si bien que la végétation n’a pas eu le temps de s’y développer, ce qui est assez similaire à ce que l’on retrouve sur Vénus avec sa roche stérile.

En Islande, les chercheurs ont notamment analysé la texture de la lave à l’aide de mesures radar effectuées depuis le sol, mais aussi depuis les airs à l’aide d’un avion. Lors de la mission VERITAS, les images qui seront captées devront absolument être précises afin de refléter au mieux la réalité. Les relevés de données GPS auront également leur importance, car connaître la position des instruments aidera à interpréter la fiabilité des données.

Cette volonté de précision n’est pas un hasard, car le but de la mission VERITAS sera d’observer les modifications de terrain sur une Vénus encore active. En effet, il existe de nombreux indices laissant penser que cette planète est encore concernée par une activité volcanique. En 1989, la sonde Magella avait par exemple immortalisé des images à plusieurs mois d’intervalle, montrant des différences subtiles. Il s’agit ici d’une dynamique que la mission VERITAS devra vérifier avant de potentiellement construire des modèles inédits à l’aide des nouvelles données.