La Voie lactée évoluerait bien dans un gigantesque vide cosmique

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Une étude récente confirme une hypothèse avancée en 2013 suggérant que la Voie lactée évoluerait dans une sorte de gigantesque vide cosmique comparé au reste de l’univers.

Cosmologiquement parlant, ramenez l’Univers à la taille d’un pays et la Voie lactée serait perdue en pleine campagne, loin des principaux centres urbains. C’est un peu l’idée avancée ici. À notre échelle, nous avons du mal à nous imager la structure de l’Univers. En prenant du recul, beaucoup de recul, on s’apercevrait pourtant que les galaxies se concentrent en superamas qui s’alignent en d’immenses filaments qui s’étendent eux-mêmes sur des millions d’années-lumière. Ce sont ces filaments qui délimitent également les immenses vides dans le cosmos. Le paysage s’apparente donc à une sorte de toile cosmique où les galaxies se répartissent non pas uniformément, mais le long de ces autoroutes cosmiques.

Une étude menée 2013 par l’astronome Amy Barger, de l’Université de Wisconsin-Madison et son étudiant, Ryan Keenan, suggérait que notre galaxie n’empruntait pas l’une de ces autoroutes, préférant de loin les petites routes de campagnes. Plus précisément, les chercheurs étaient arrivés à la conclusion que notre galaxie résidait en fait dans un énorme vide, une région de l’espace qui contient bien moins de galaxies, d’étoiles et de planètes que dans d’autres régions. L’idée vient d’être renforcée par une étude récente présentée le 6 juin 2017 lors de la réunion annuelle de la Société astronomique américaine.

Le « vide cosmique » dans lequel évolue la Voie lactée surnommé « Vide KBC » par Keenan, Barger et Lennox Cowie, de l’Université d’Hawaï, serait en fait sept fois plus grand que la moyenne avec un rayon mesurant environ 1 milliard d’années-lumière selon les chercheurs. Imaginez alors une sorte de gigantesque sphère vide avec une coque composée de galaxies, d’étoiles et d’autres matières. L’étude présentée réduit également le désaccord apparent dans les différentes mesures de la constante de Hubble qui décrit le taux d’expansion de l’univers.

On constate en effet aujourd’hui que les différentes techniques utilisées pour mesurer la vitesse d’expansion de l’univers donnent des résultats différents. Vous avez d’un côté la technique dite de la « chandelle standard » qui étudie la lumière émise par les supernovae et permet donc de mesurer la distance entre deux objets. Le fond diffus cosmologique (CMB) est une autre technique. Les photons du CMB encodent une image d’un univers primitif dans laquelle les infimes différences de température permettent aux chercheurs de déduire la constante de Hubble. Si l’on prend alors en compte l’influence de ce vide cosmique avancé par cette nouvelle étude sur la mesure de la lumière émise par les supernovae, alors la différence entre les deux mesures est beaucoup plus réduite, du fait que l’attraction gravitationnelle est plus importante à l’extérieur de ce vide cosmique.

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