Au Japon, des chercheurs ont suivi plusieurs milliers de personnes âgées afin de comprendre si la consommation de fromage pouvait avoir des effets bénéfiques sur le cerveau de ces dernières. Les résultats sont assez surprenants, puisque les auteurs ont constaté un écart dans l’incidence de la démence entre les consommateurs de fromage et les autres.
Une dizaine de cas de démence en moins pour 1 000 habitants
Au pays du soleil levant, le fromage n’occupe pas une place très importante dans l’alimentation quotidienne. Et pourtant, des chercheurs du Japan Gerontological Evaluation Study (JAGES) ont fait le choix de suivre 7 900 personnes âgées de 65 ans et plus sur la période 2019-2022, avec pour objectif de prendre connaissance d’éventuels effets positifs sur le cerveau, quant à la consommation de fromage. Les résultats de ces travaux ont fait l’objet d’une publication dans la revue Nutrients le 25 octobre 2025.
Les auteurs de l’étude ont obtenu des résultats étonnants. En effet, il est ici question d’une incidence de la démence de 3,4% chez les consommateurs de fromage (au moins une fois par semaine), contre 4,5% chez les autres. Cet écart de 1,1% peut paraitre négligeable mais en réalité, ce dernier correspond tout de même à 10,6 cas de démence en moins pour 1 000 habitants.
« Nos résultats confirment les données précédentes indiquant que les produits laitiers pourraient jouer un rôle bénéfique dans la prévention de la démence, mais des études complémentaires sont nécessaires avant de formuler des recommandations définitives. Des recherches futures pourraient permettre de préciser les relations dose-réponse, les sous-types de fromages et les mécanismes sous-jacents. », peut-on lire dans l’étude.

L’étude est-elle réellement pertinente ?
Les chercheurs nippons n’ont pas hésité à relativiser leurs résultats. De plus, le facteur alimentaire a été isolé dans le cadre de cette étude, des travaux concernant d’ailleurs des personnes vivant dans un pays où la consommation reste très loin de celle que l’on observe notamment en Europe.
Néanmoins, l’étude semble assez pertinente, dans la mesure où le fromage contient plusieurs nutriments intéressants pour le cerveau, notamment des protéines et des acides aminés importants pour la préservation des cellules nerveuses. Citons également la présence de vitamines liposolubles comme la K2, assurant un rôle clé dans la régulation du calcium dans le sang, une particularité cruciale en ce qui concerne la santé vasculaire.
Dans leur compte-rendu, les auteurs ont mentionné des « données précédentes ». Ces dernières proviennent de plusieurs études antérieures, dont certaines ont été menées en Europe. En Finlande, des chercheurs ont observé une réduction de 28 % du risque de démence chez les grands consommateurs de fromage. Au Royaume-Uni, d’autres ont établi un lien entre une telle consommation et une meilleure connectivité cérébrale, notamment chez les porteurs du gène APOE4, celui-ci connu pour favoriser l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Evidemment, dans l’attente d’autres études à venir, il est pour l’instant difficile d’affirmer fermement que le fromage représente réellement un moyen de prévenir la démence. Toutefois, l’ajout d’aliments riches en nutriments dans l’alimentation pourrait être bienvenu chez les personnes d’un certain âge. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 57 millions de personnes dans le monde étaient atteintes de démence en 2021, avec l’apparition d’une dizaine de millions de nouveaux cas par an.
