rhinocéros mammifères
Crédits : Yu Chen

Voici l’un des plus grands mammifères ayant vécu sur Terre

Une équipe de paléontologues annonce la découverte d’une nouvelle espèce de rhinocéros sans cornes gigantesque. Ses restes ont été retrouvés dans le nord-ouest de la Chine. L’animal pesait autant que quatre éléphants d’Afrique.

Le bassin de Linxia, dans le nord-ouest de la Chine, est connu des paléontologues pour ses ressources fossiles. Dès les années 80, des fouilles ont révélé des restes d’animaux du genre Paraceratherium. En revanche, tous ces squelettes n’étaient que fragmentaires.

La situation a évolué en 2015 avec la découverte du crâne et de la mâchoire complets d’un individu, et de trois vertèbres d’un autre individu. Tous deux évoluaient à la fin de l’Oligocène (33,9 millions à 23 millions d’années).

Une analyse anatomique a finalement révélé que ces restes appartenaient à une espèce inconnue.

Un ancien géant

Huit mètres de long, cinq mètres de haut au niveau des épaules, et vingt-quatre tonnes sur la balance… Paraceratherium linxiaense, le nouveau spécimen découvert, était plus grand que tous les autres rhinocéros géants du genre éteint Paraceratherium connus. L’analyse de ses restes suggère que l’animal vivait il y a environ 26,5 millions d’années.

Les os du crâne et de la mâchoire soulignent que P. linxiaense avait une tête de 1,1 mètre de long coiffée au-dessus d’un long cou pouvant élever l’animal à environ sept mètres de haut.

Il possédait également deux incisives en forme de défense pointées vers le bas et une profonde encoche nasale semblable à celle d’un tapir. Selon les paléontologues, ce rhinocéros géant enroulait probablement son nez autour des branches pour pouvoir en saisir les feuilles avec ses dents.

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Le grand axe (deuxième vertèbre cervicale) du rhinocéros géant Paraceratherium linxiaense. Crédits : Deng Tao

Arbre généalogique

L’emplacement et les caractéristiques de P. linxiaense ont également permis aux chercheurs de tracer la lignée descendante de rhinocéros antérieurs. L’équipe a travaillé cet arbre généalogique en analysant l’anatomie de onze espèces de rhinocéros géants et de seize autres espèces animales de la superfamille des Rhinocerotoidea, dont deux rhinocéros modernes.

Selon ces travaux, publiés dans la revue Nature, le rhinocéros géant de Mongolie (P. asiaticum) se serait dispersé vers l’ouest jusqu’à ce qui est aujourd’hui le Kazakhstan. Sa lignée descendante se serait ensuite étendue vers l’Asie du Sud, vers ce qui est maintenant l’ouest du Pakistan, donnant ainsi naissance à une nouvelle espèce – P. bugtiense – au début de l’Oligocène.

À la fin de l’Oligocène, les conditions tropicales auraient ensuite permis aux rhinocéros géants de se diriger vers le nord. P. bugtiense aurait alors traversé la région tibétaine pour évoluer en deux espèces étroitement apparentées : P. lepidum, connu en Chine et au Kazakhstan, et P. linxiaense, la nouvelle espèce découverte.

À cette époque, la collision de l’Inde avec le continent était encore assez récente. Le plateau plateau tibétain n’était pas aussi élevé, facilitant ainsi le passage des animaux.

Une adaptation à des conditions changeantes

La découverte de Paraceratherium linxiaense met également en lumière la capacité d’adaptation des rhinocéros géants aux environnements changeants. Les paléontologues suggèrent que ces animaux ont évolué pour survivre dans des habitats variés, allant des forêts tropicales denses aux steppes ouvertes. Les conditions climatiques fluctuantes de l’Oligocène, marquées par des périodes de refroidissement et de réchauffement, auraient favorisé leur dispersion et leur diversification, expliquant ainsi leur vaste répartition géographique et leur succès évolutif.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.