Et si le miracle de l’immaculée conception, célèbre dogme de la foi catholique, pouvait arriver au commun des mortels ? Un médecin a rapporté il y a 26 ans un cas de grossesse non obtenue par voies naturelles.
L’histoire nous emmène au Lesotho, petit royaume enclavé au sein du territoire sud-africain, indépendant depuis 1966. Dans un bar où travaille une fille de 15 ans, une bagarre à l’arme blanche survient entre son nouveau petit ami et son ancien, où elle se retrouvera grièvement blessée. Son admission à l’hôpital du district de Mafeteng révélera une plaie importante dans la partie supérieure de l’abdomen. Durant l’opération, le chirurgien décèle deux trous dans l’estomac. Celui-ci étant vide pendant la bagarre, aucun contenu gastrique acide n’a pu se répandre dans la cavité abdominale. Avant de suturer, le chirurgien procède à un lavage au sérum physiologique représentant une précaution supplémentaire. Dix jours plus tard, la jeune femme sort de l’hôpital en pleine forme.
Neuf mois après la rixe, elle est à nouveau admise dans le même hôpital, se plaignant de vives douleurs abdominales. Le médecin affirme une grossesse alors que la jeune femme, notant toutefois un arrondissement de son ventre, avait complétement écarté cette hypothèse et pour cause : elle n’avait pas de vagin et n’avait donc jamais eu de règles. Plus précisément, la jeune femme présentait une « aplasie vaginale distale », traduisant un manque de développement du vagin censé rendre impossible une fécondation naturelle. Arrivée à terme, la jeune femme met au monde un enfant de 2,8 kg par césarienne.
Afin d’éclaircir ce mystère, la patiente sera interrogée maintes fois. Il en ressortira que la véritable raison de cet événement n’a absolument rien de mystique. La jeune femme avait pratiqué une fellation sur son nouveau petit ami quand l’ancien les avait surpris en plein effort, d’où l’origine de la bagarre. Mais une telle pratique n’a jamais occasionné de fécondation.
Il semblerait que le sperme contenu dans l’estomac perforé lors de la rixe se soit retrouvé dans la cavité abdominale, rejoignant un des deux ovaires. Il est possible de se poser la question de la survie improbable des spermatozoïdes dans l’estomac, ne pouvant en tout cas survivre dans un milieu à faible pH. En réalité, l’estomac vide de la jeune fille ne contenait principalement que de la salive, sécrétion au pH élevé.
Cette déclaration faite par ce praticien, deux ans et demi après la naissance de l’enfant, confirme un peu plus que cette grossesse n’est pas due à l’intervention chirurgicale que la jeune femme avait subit, ni à l’opération du Saint-Esprit.
« La ressemblance entre le fils et son père exclut une conception encore plus miraculeuse » (Oral conception. Impregnation via the proximal
gastrointestinal tract in a patient with an aplastic distal vagina, Douwe A.A Verkuyl, British Journal of Obstetrics and Gynaecology, 1988).
Sources : Sciences et Avenir – Doctissimo