Harcèlement sexuel au travail, ce chatbot permet aux victimes de se livrer anonymement

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Évoquer des problèmes de harcèlement sexuel au travail peut s’avérer être très compliqué pour la victime. Cependant, une start-up allemande propose de se confier à un chatbot baptisé Spot, convaincue qu’il sera ainsi plus évident de dépister les cas de harcèlement au travail.

« Un robot comme Spot peut être meilleur qu’un humain pour poser les bonnes questions. Il utilise les mêmes techniques que la police pour aider les victimes d’un crime à se souvenir de ce dont il s’est passé. C’est le premier robot d’interview cognitive »,
 a expliqué Julia Shaw, une des fondatrices du projet, dans un article publié par le magazine Forbes le 2 mars 2018.

L’initiative est unique puisqu’il s’agit du premier chatbot ayant été conçu pour parler de harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Spot a pour mission d’interroger la personne sur les faits, sur la personne coupable et tente également de savoir s’il y a des témoins. Par ailleurs, les réponses peuvent être anonymes ou non, selon le choix de la victime.

Dans le cas où une personne passe plus d’une dizaine de minutes avec le chatbot, les réponses seront réunies dans un fichier PDF qui sera susceptible d’être utilisé pour régler le problème. Les créateurs ont dans ce but tenté de compléter le chatbot par une application permettant de rédiger directement un rapport, et une autre baptisée Callisto – destinée aux étudiants – permettant aux victimes de faire un dépôt de plainte destiné à être transmis à la police.

« Si un employeur pouvait ainsi identifier que le nom d’un employé revient systématiquement dans des déclarations anonymes, alors il pourrait faire quelque chose », poursuit Julia Shaw.

En tout cas, les créateurs de Spot estiment déjà que depuis le lancement de l’initiative, le succès est au rendez-vous – du moins en ce qui concerne les statistiques. En effet, plus de 3000 personnes ont déjà visité le site web talktospot.com, dont 220 ont conversé avec Spot durant plus de dix minutes. Par ailleurs, plusieurs sociétés ont émis le souhait de disposer d’un tel service directement en interne dans leurs locaux.

Sources : ForbesPresse Citron