Voici les premiers hologrammes qui peuvent être touchés et ressentis

Crédits : Yoichi Ochiai, University of Tsukuba

Des chercheurs japonais ont réussi à créer des hologrammes 3D que l’on peut toucher sans se brûler. Une technologie futuriste qui n’en est qu’à ses débuts.

En novembre dernier, nous vous avions présenté l’entreprise japonaise Burton qui avait réussi à projeter des objets 3D en utilisant l’accélération laser-plasma. Cette technique d’holographie permet de créer des images 3D visibles sous tous les angles. Chaque voxel (pixel en trois dimensions) composant l’image est un plasma lumineux produit par un laser qui, focalisé par une lentille, surchauffe les molécules d’oxygène et d’azote dans un volume très petit.

Cependant, le laser utilisé était réglé sur une pulsation de l’ordre de la nanoseconde. Or, à cette fréquence, l’énergie du plasma est si élevée qu’elle peut brûler la peau si l’on touche l’hologramme.

Récemment, une équipe du Digital Nature Group (DNG), composée de chercheurs des universités de Tokyo, Tsukuba, Utsunomiya et de l’institut de technologie de Nagoya, ont utilisé un laser femtoseconde pour créer une image 3D à une résolution de 200 000 points par seconde. Leur technique permet cette fois-ci de toucher l’hologramme pendant 2 secondes sans se brûler. Ils ont publié leurs résultats dans la revue arXiv.

Pour créer leur hologramme, les chercheurs ont fait passer les rayons du laser femtoseconde à travers un modulateur spatial de lumière. Le faisceau poursuit ensuite sa route à travers une série de lentilles, un miroir et un scanner galvanométrique, qui positionne un miroir pour diriger précisément les faisceaux laser. Une caméra placée à hauteur de l’hologramme détecte alors les mouvements afin que l’image réagisse au toucher.

© Yoichi Ochiai, University of Tsukuba
Crédits : Yoichi Ochiai, University of Tsukuba

Ainsi, lorsqu’un doigt entre en contact avec l’hologramme, le plasma génère des ondes de choc qui produisent une sensation semblable au ressenti que l’on peut avoir quand on touche du papier de verre.

Pour le moment, les hologrammes restent très petits et ne dépassent pas 8 millimètres cubes. Il faudra travailler sur le modulateur spatial de lumière pour augmenter la taille du dispositif de projection, obtenir des hologrammes beaucoup plus grands et déboucher sur des applications concrètes.

Sources : ArXivFutura-Sciences

– Photo principale : © Yoichi Ochiai, University of Tsukuba