Voici pourquoi le James Webb Telescope vaut la peine d’attendre…

James Webb télescope spatial
Crédits : Wikimedia Commons / Kevin Gill

Le James Webb Telescope de la NASA devrait pouvoir être lancé en mars 2021, après des années de retard et des milliards de dollars dépensés hors budget. Mais on ne lui en veut pas. Cet instrument va révolutionner notre approche de l’Univers.

Le James Webb Telescope, qui devait à la base être lancé en 2018, se fait toujours attendre. D’importants problèmes techniques et (surtout) de budget ont obligé les responsables de la mission à reporter plusieurs fois son lancement, faisant au passage exploser le budget de la NASA. On en est actuellement à 9,7 milliards de dollars, tandis que le coût total du projet était estimé à 4,5 milliards de dollars.

Du temps de perdu et de l’argent gaspillé ? Non, car cet observatoire nous donnera accès aux coins les plus éloignés de l’Univers. Et plus encore.

Spécialisé dans l’infrarouge

Il est, depuis ses premières esquisses, annoncé comme le « successeur » du télescope Hubble. Mais ce n’est pas réellement le cas. Ce dernier est principalement un instrument optique. Il est en quelque sorte un gigantesque globe oculaire en orbite autour de la Terre. Le JWT, lui, sera entièrement concentré sur les longueurs d’ondes infrarouges, largement invisibles aux yeux humains.

Ces capacités demandent beaucoup d’investissements, tant intellectuels que financiers. En effet, il est très compliqué de « voir le cosmos » en infrarouge depuis le sol terrestre à cause de la pollution lumineuse émanant de la chaleur. Tout, du corps humain à la planète, renvoie de la chaleur. Même le télescope lui-même, maintenu à température ambiante, brille dans l’infrarouge.

C’est pourquoi le James Webb Telescope sera envoyé très loin de la Terre, à environ 1,5 million de kilomètres. Mais là encore, l’instrument devra faire face à une très importante source de chaleur : le Soleil.

Pour y faire face, les ingénieurs de la NASA ont imaginé un parapluie spatial de 22 mètres de long sur 11 mètres de large, composé de cinq couches très fines de matériaux extrêmement réfléchissants. Un gigantesque « pare-soleil » donc, qui devrait permettre de garder le télescope à l’ombre, à des températures avoisinant les -223 °C.

Certains des instruments à bord seront également maintenu au frais (-258 °C) grâce à un système de refroidissement actif.

james webb telescope
Le télescope spatial James Webb, entièrement assemblé. Crédits : NASA / Chris Gunn

De l’Univers primitif aux exoplanètes

Une fois en place, le JWT commencera enfin son travail. Il devrait normalement se concentrer sur l’univers primitif, lorsque notre cosmos n’avait que quelques centaines de millions d’années.

Il pourra alors « voir » les premières étoiles et galaxies apparaître et répondre à certaines questions restées pour le moment sans réponses : pourquoi et comment se forment ces objets ? Quelles relations entretiennent-ils avec leurs trous noirs supermassifs ? Qu’est-ce qui déclenche la formation des étoiles ?

Il sera également question d’étudier les disques protoplanétaires, trahissant avec un peu de chance la présence de nouveaux mondes. Le télescope sera également capable de prendre des photos de tout objet en orbite autour des étoiles les plus proches. Il pourra aussi mesurer la composition moléculaire des atmosphères d’exoplanètes, permettant ainsi d’estimer leur degré d’habitabilité.

D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Sommes-nous seuls dans l’Univers ? Finalement, grâce au James Webb Telescope, nous pourrions bientôt être en mesure de répondre à certaines des questions les plus fondamentales de l’Univers. C’est pourquoi il vaut la peine d’attendre.

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