Dire que 2020 sera une année charnière pour notre planète n’est pas exagéré. Trois événements à venir auront effectivement le pouvoir de renverser la tendance environnementale ou, au contraire, d’aggraver encore plus les choses.
La COP 15
L’un de ces événements tant attendu est la convention sur la biodiversité de Kunming (COP 15), en Chine, qui se tiendra en octobre. Au cours de ces pourparlers, l’ONU et les chefs de gouvernements fixeront de nouveaux objectifs pour la protection du monde naturel. L’enjeu est ici crucial dans la mesure où les objectifs d’Aichi, qui définissaient le cadre général sur la biodiversité pour les années 2011-2020, seront en voie de renégociation. Et il y a du travail.
Ces objectifs ambitieux visaient en effet à stopper la perte de la biodiversité d’ici une décennie et à progresser vers son renversement. Inutile de rappeler que nous avons lamentablement échoué. Une évaluation publiée à mi-parcours du programme décennal avait déjà averti que les objectifs proposés étaient hors de portée. Le mois dernier, un article publié dans Science a finalement confirmé la tendance, concluant que sur les 54 composantes des objectifs annoncés, seulement 5 ont enregistré quelques progrès.
Concernant cette COP 15, un avant-projet de texte proposé par des associations environnementales, dévoilé il y a quelques jours, a témoigné d’une volonté de protéger 30 % de la planète, dont au moins 10 % sous stricte protection. Une autre mesure vise à « réduire d’au moins 50 % la pollution causée par l’excès d’éléments nutritifs, les biocides, les déchets plastiques et autres sources de pollution » d’ici la fin de la décennie. Il y en a d’autres, tout aussi ambitieuses. Reste à savoir si la volonté politique sera à la hauteur des ambitions environnementales de la population.

La COP 26
Se tiendra ensuite à Glasgow la COP 26. Cette conférence devra notamment relever le niveau de la très décevante COP 25, tenue il y a quelques semaines à Madrid. Les deux semaines de négociations ont en effet été marquées par de fortes dissensions entre les pays. Mis à part un accord a minima, aucun des grands pays émetteurs n’a fait d’annonce pour rehausser ses ambitions climatiques.
Pourrons-nous faire mieux cette année ? Difficile à dire. La communauté internationale se réunira du 9 au 20 novembre prochain afin de présenter un plan d’action censé assurer la mise en oeuvre effective de l’accord de Paris. Il est tout de même utile de rappeler que les grands pays émetteurs, qui sont les moins touchés par l’urgence climatique, sont ceux qui parviennent à élaborer ou à faire dérailler la politique.
Les élections américaines
Enfin, quelques jours avant la COP 26 aura lieu l’élection présidentielle américaine. Là encore, la situation pourrait évoluer dans un sens comme dans un autre. Si les démocrates remportent la Maison Blanche et conservent la Chambre des représentants, la voie pourrait alors s’ouvrir au Green New Deal, un gigantesque projet d’infrastructure visant à transformer l’économie américaine en une puissance de prospérité durable.
Il se pourrait également que Donald Trump soit réélu. Sous son mandat, l’actuel Président a déjà annulé plus de 90 réglementations environnementales. Il a également, entre autres mesures, révoqué un décret exécutif d’Obama qui avait pour objectif de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre sur 10 ans. En cas de réélection, ce type de décision en défaveur du climat pourrait donc encore se multiplier, freinant inévitablement tout effort inverse.

Ces trois événements seront véritablement cruciaux pour la planète. Difficile de parier sur une issue. Au mieux nous pourrions entrevoir un peu d’espoir… Dans le pire des cas nous nous enfonceront encore davantage, nous laissant irrémédiablement distancés par la machine climatique.
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