Une Ă©quipe mĂ©dicale française vient de dĂ©celer la prĂ©sence d’un virus gĂ©ant dans le ganglion d’un patient atteint de la maladie de Hodgkin. DĂ©couvert il y a maintenant 7 ans, le Marseillevirus est assez rare, mais rĂ©gulièrement observĂ© durant ces dernières annĂ©es.
Saviez-vous que la ville de Marseille avait donnĂ© son nom Ă un virus gĂ©ant ? En effet, en 2009, l’Ă©quipe du Professeur Raoult de l’Institut hospitalo-universitaire MĂ©diterranĂ©e Infection, Ă la tĂŞte de l’UnitĂ© de Recherche sur les Maladies Infectieuses Tropicales Émergentes (URMITE) a dĂ©couvert ce virus gĂ©ant. Il s’agit du cinquième plus grand virus connu, d’une taille de 250 nanomètres, comme l’indiquait un communiquĂ© du CNRS paru Ă l’Ă©poque. Le Marseillevirus avait Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© Ă nouveau en 2012 dans les excrĂ©ments d’un jeune homme, puis en 2013 chez un bĂ©bĂ© de 11 mois.
« Après Mimivirus, Mamavirus, le virophage, la catégorie des virus géants compte un nouveau membre baptisé Marseillevirus » pouvait-on lire dans cette publication du CNRS.
Il y a peu, Ă l’hĂ´pital de la Conception, cette mĂŞme Ă©quipe a pu Ă nouveau observer le Marseillevirus chez un patient atteint de la Maladie de Hodgkin (ou Lymphome hodgkinien), un certain type de cancer du système lymphatique (cancer des ganglions). L’unitĂ© de recherche du Pr Raoult a usĂ© de moyens technologiques permettant une Ă©tude de cas relatĂ©e dans une publication dans la revue Lancet Infectious Diseases le 5 aoĂ»t 2016.
L’Ă©quipe a entre autres pratiquĂ© l’identification rapide des protĂ©ines et le sĂ©quençage, ainsi que « l’immunohistochimie, l’immunofluorescence et l’hybridation in situ« . Selon les chercheurs, « aucun lien entre le Marseillevirus et le cancer des ganglions » ne peut « être Ă©tabli sur la base de cette seule Ă©tude », cependant « cette observation ouvre un nouveau champ de recherche sur les agents infectieux auparavant inconnus chez l’homme ».
Effectivement, alors que les causes du Lymphome hodgkinien n’avaient jamais Ă©tĂ© Ă©lucidĂ©es Ă ce jour, les chercheurs se dirigent vers l’Ă©laboration d’un « ensemble d’arguments en faveur du rĂ´le Ă©tiologique de plusieurs virus et bactĂ©ries tels que le Epstein barr ou la bactĂ©rie Helicobacter pylori« .
Cette annĂ©e dĂ©jĂ , l’Ă©quipe du Pr Raoult avait travaillĂ© sur la bactĂ©rie Coxiella burnetii « comme facteur favorisant le cancer des ganglions » et avait estimĂ© que « certaines donnĂ©es, parmi lesquelles le fait que la transfusion sanguine pourrait ĂŞtre un facteur de risque de survenue de cancer des ganglions, incite Ă considĂ©rer l’implication Ă©ventuelle de Marseillevirus et autres nouveaux virus transmis par le sang dans la survenue de ce cancer ».
Cette nouvelle Ă©tude permettra d’autres recherches concernant « des agents infectieux comme cofacteurs dans le cancer des ganglions ».
Sources : Science Daily – La Marseillaise
Crédit photos : CNRS