Vénus, Encelade, Neptune ou Cérès… tous ces objets figurent sur la liste de propositions des futures études planétaires de la NASA. Mais au final, seules une ou deux missions pourront être choisies.
Tous les dix ans environ, le US National Research Council publie la très attendue Planetary Science Decadal Survey. Son objectif est en effet de faire des propositions de projets pour la prochaine décennie d’exploration spatiale. En l’occurrence, ce sont ici des propositions pour la période 2023 – 2032. Deux missions sur Mars et deux sur la Lune ont été proposées, mais ça ne s’arrête pas là. Voici les potentielles missions les plus intéressantes.
Cérès et Encelade
Cérès est une planète naine évoluant dans la ceinture d’astéroïde, entre les orbites de Mars et Jupiter. Les mesures effectuées par la mission Dawn il y a quelques années ont révélé plusieurs choses intéressantes à son sujet.
Sa surface, d’une part, semble être constituée d’argiles. De l’eau semble également s’échapper de la surface de Cérès et une calotte de glace pourrait subsister au niveau des pôles. En 2017, des molécules organiques ont même été identifiées par la sonde. Cela suggère donc que Cérès pourrait potentiellement offrir des conditions favorables à la vie.
Pour Julie Castillo, spécialiste en sciences planétaires du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, tous ces éléments devraient nous amener à reconsidérer une autre mission avec, pourquoi pas, un retour d’échantillons.
Encelade figure également sur cette liste, à juste titre. Nous savons en effet grâce à Cassini que la lune glacée de Saturne abrite un océan souterrain chargé en molécules organiques. Cet océan serait assez « vieux » pour abriter une vie extraterrestre.
Pour Shannon MacKenzie, de l’Université Johns Hopkins, nous devrions nous concentrer de nouveau sur cette lune pour échantillonner davantage de matière jaillissant des ses entrailles. Avec un peu de chance, nous pourrions trouver quelques microbes à l’intérieur.
« Avec un accès direct à de nouveaux échantillons de panache et au potentiel habitable élevé de son océan, Encelade offre un potentiel unique et sans précédent de répondre aux questions fondamentales qui entourent la vie ailleurs dans le système solaire« , justifie la chercheuse.
Vénus et Neptune
Vénus est l’endroit le moins accueillant de notre système. Il fait 465°C en surface, la pression atmosphérique est 90 fois supérieure à celle de la Terre et vous seriez très vite étouffé par ses épais nuages de dioxyde de carbone et d’acide sulfurique. Pour vous donner une vague idée de cet enfer vénusien, l’une des dernières sondes à s’être aventurée près de la planète, Venera 13 (1982), n’a tenu que 2 heures et 7 minutes sur la surface.
Malgré tout, des preuves suggèrent que Vénus était autrefois très similaire à notre planète. Certains chercheurs estiment d’ailleurs qu’elle aurait pu être habitable et habitée. La géologue planétaire Martha Gilmore, de la Wesleyan University, propose de creuser l’idée. Cela permettrait notamment de comprendre comment cette ancienne « soeur jumelle » de la Terre a finalement mal tourné.
Quid de Neptune que vous avez notamment pu apercevoir dans le film Ad Astra ? Jusqu’à présent, cette planète été un peu « boudée » par les chercheurs. Pour Abigail Rymer, de l’Université Johns Hopkins, nous devrions lui accorder plus de crédit. Ce type de planète est en effet très courant dans la Galaxie. Pourtant, nous n’en savons que très peu sur leur formation.
La chercheuse propose également que cette mission se concentre sur Triton, la lune de Neptune. Les données recueillies par la sonde Voyager 2 suggèrent en effet qu’elle pourrait elle aussi abriter un océan.
Toutes ces études de concept, aussi passionnantes soient-elles, ne seront malheureusement pas toutes sélectionnées. Au final, il n’en restera probablement qu’une ou deux. Reste à savoir sur laquelle de ces missions la NASA jettera son dévolu.
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