L’intelligence artificielle générative ChatGPT fait régulièrement couler de l’encre depuis de nombreux mois, avec son lot d’avantages et de controverses. Toutefois, il faut savoir que dans plusieurs pays, son utilisation est tout simplement interdite. Quels sont ces états et quelles sont les raisons à l’origine de ces mesures ? Par ailleurs dans certains cas, OpenAI n’assure tout simplement aucun service.
Blocages gouvernementaux et/ou absence d’OpenAI
Les gouvernements du monde adoptent des positions divergentes concernant les outils d’intelligence artificielle tels que ChatGPT. Si certains acceptent cette technologie, d’autres en ont restreint l’utilisation, voire l’ont complétement interdite. Les positions divergent, puisqu’il est parfois question de culture, de politique ou encore, de sécurité. En 2025, ChatGPT reste inaccessible dans une vingtaine de pays, comme le montre une infographie ayant fait l’objet d’une publication par le média Visual Capitalist le 13 aout 2025. Les informations reprises dans ce document proviennent d’un article sur le site d’information Cybernews.
En Asie, ChatGPT fait l’objet d’un blocage gouvernemental en Corée du Nord, en Chine, en Iran, en Syrie, en Afghanistan, au Yémen et plus curieusement, au Bhoutan. La liste des pays africains affichant un blocage similaire est également assez longue : Libye, Soudan, Sud Soudan, Erhitrée, Eswatini, Burundi, Congo RDC, Tchad et Centrafrique. Soulignons également le cas de deux pays hors Asie et Afrique : la Russie et Cuba.
En Biélorussie et à Hong Kong – région administrative spéciale de Chine – il n’est pas question d’une interdiction active. Cependant, ChatGPT n’y est pas disponible car dans ces contrées, OpenAI ne prend pas en charge les comptes utilisateurs. Les raisons de cette indisponibilité sont généralement le fait de problèmes d’ordre réglementaire, juridique ou commerciaux. Pour les autres pays, il est davantage question d’une censure explicite.
Des raisons différentes selon les pays
Dans des pays tels que la Chine, la Corée du Nord et l’Iran, Internet fait l’objet d’un contrôle très strict. S’impose donc une forte limitation en ce qui concerne la connexion à des plateformes étrangères. Les principales raisons de cette censure sont relatives à une volonté de contrôler l’information et assurer une stabilité sur le plan politique. Dans le cas de la Chine, il est également possible d’évoquer l’existence de grands modèles de langage (LLM) locaux, notamment Qwen (Alibaba) mais surtout, DeepSeek, Baichuan et Hunyuan (Tencent). En mars 2025, l’IA Deepseek avait déjà fait parler d’elle, principalement en raison d’un manque criant de fiabilité, rendant cette dernière très peu pertinente dans le cadre de recherches académiques.
Par ailleurs, la Syrie, le Yémen et l’Afghanistan sont des zones de conflit, tout comme une partie des pays africains figurant dans la liste. Dans ces contrées, les raisons de l’interdiction de ChatGPT sont relatifs à des problèmes de sécurité mais aussi, à des déficits en termes d’infrastructures. Dans le cas de la Russie, le modèle est banni pour des raisons plus complexes. Selon DeepAI, Moscou pense que les États-Unis pourraient utiliser ChatGPT pour diffuser des fausses nouvelles en Russie. De plus, le pays ne veut pas que le modèle soit utilisé à des fins néfastes au sein de son territoire, par exemple l’organisation de manifestations, entre autres. Aussi, la Russie craint que ChatGPT produise des contenus plus convaincants que la propagande d’État et génère ainsi une sorte de chaos.
Enfin, que dire de l’étonnante présence du Bhoutan dans la liste ? Connu comme étant le « pays du bonheur » via son concept de Bonheur National Brut (BNB), cet état n’hésite pas à interdire ChatGPT. Difficile de définir formellement les raisons de cette décision, étant donné que le gouvernement communique assez peu sur le sujet. En revanche, il est possible de deviner que cette mesure puise son origine dans la volonté de ce pays de mettre l’accent sur le bien-être de sa population plutôt que sur la croissance économique. Également, le Bhoutan tente de maintenir une préservation de sa culture, son environnement et sa spiritualité bouddhiste.
