Voici les deux premières photos envoyées par la sonde Insight, quel programme ensuite ?

Insight Mars NASA
InSight a capturé sa première image quelques instants après avoir atterri sur la planète rouge le 26 novembre 2018. Crédits : NASA TV

La sonde Insight, de la NASA, a bien survécu à la descente risquée dans l’atmosphère de Mars, se permettant même deux photos de la surface quelques minutes plus tard. Quelle est maintenant la suite du programme ?

Après environ 480 millions de kilomètres parcourus et huit minutes de descente interminables, la sonde de la Nasa InSight s’est finalement posée avec succès, ce lundi 26 novembre, à la surface de Mars. Un véritable « ouf » de soulagement pour les membres de l’équipe responsables de la NASA, au Jet Propulsion Laboratory (JPL). Ils proposent même une toute première photo (poussiéreuse) de la surface martienne, prise quelques minutes seulement après l’atterrissage.

Tout s’est ici déroulé sans encombre : ouverture du parachute, déploiement du bouclier thermique et du train d’atterrissage. Une fois posée, InSight a également déployé de nouveaux panneaux solaires : « Les premières minutes sur Mars ont été entièrement alimentées par batterie, les panneaux solaires fixés au véhicule porteur ayant été abandonnés avant la descente d’InSight », explique Jim Green, scientifique en chef de la NASA.

Insight Mars NASA photo
La caméra de déploiement d’instrument (IDC), située sur le bras robotique de l’atterrisseur InSight de la NASA, a pris cette photo de la surface martienne le 26 novembre 2018, le jour même de son atterrissage sur la planète rouge. Crédits : NASA/JPL-Caltech

Quelle est la suite du programme ?

Une fois les panneaux activés – ils constituent une nouvelle source d’alimentation en énergie -, InSight sera en mesure de prendre plus de photos. Mais elle pourra surtout configurer ses autres instruments, dont un sismomètre (SEIS) qui mesurera les « tremblements de Mars ». Dès l’instrument en place, Insight installera ensuite sa sonde thermique HP3, qui prendra la température de la planète rouge.

« C’est comme un gâteau, poursuit Jim Green. Vous faites un gâteau, et quand vous le sortez du four il fait encore chaud à l’intérieur pendant qu’il se refroidit. Toutes les planètes sont encore en train de se refroidir depuis leur formation il y a 4,5 milliards d’années. L’intérieur de Mars est donc chaud, et la chaleur continue de filtrer à travers le manteau et la croûte, dit-il. HP3 est conçu pour prendre cette mesure ».

Mais s’installer prend du temps, surtout sur un monde extraterrestre. De nombreuses semaines seront nécessaires pour que la sonde soit pleinement opérationnelle. « C’est un processus lent et méthodique, poursuit le chercheur. Il faudra probablement attendre 2019 pour que la véritable mission commence ».

Pourquoi étudier les tremblements de Mars ?

Parce que la manière dont ils se forment sur la planète rouge est différente de la façon dont ils prennent place sur Terre. Des différences qui pourraient permettre de mieux appréhender le passé des planètes rocheuses en général, et donc celui de notre planète – radicalement différente alors qu’elle venait de se former.

Sur Mars, pas de tectonique

La plupart des tremblements de terre sur notre planète se produisent à cause de la tectonique des plaques. Un gigantesque puzzle géologique en mouvance situé sous nos pieds amène en effet certaines plaques à se frotter, se heurter, ou à glisser l’une sur l’autre. Des vibrations sont alors enregistrées (les tremblements). Or, Mars n’a pas de tectonique. En conséquence, les vibrations sont beaucoup plus petites et moins perceptibles. Le but de la mission Insight sera donc d’enregistrer ces vibrations dans le but d’en déterminer les origines.

Par ailleurs, les ondes sismiques, en se déplaçant à travers a planète, recueillent quantité d’informations qui pourront permettre aux chercheurs de comprendre la composition de l’intérieur de Mars. Sur Terre, les traces de sa formation ont été oubliées à jamais, justement à cause des mouvements inhérents à la tectonique des plaques. Mars en étant dépourvue, ces « traces » de formation sont encore présentes. D’où l’intérêt de la mission. En comprenant l’intérieur de Mars, nous serons alors en mesure de comprendre la formation de la Terre.

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