Voici l’encornet géant et son bec aussi résistant que redoutable

encornet géant
Crédits : Aquaportail

Parmi les curiosités extrêmes de la Nature, le calamar occupe une place de choix. Il cumule en effet une foule de caractéristiques très étonnantes. Parmi ces dernières, son bec donc la forme est assez proche de celui du perroquet. En la matière, une espèce en particulier retient l’attention : l’encornet géant.

Le calamar, un animal curieux

Les calamars (ou calmars) sont des céphalopodes marins, un groupe morphologique regroupant pas moins de 200 espèces. Or, dotés d’une dizaine de tentacules et de trois cœurs comme la pieuvre, ces animaux marins sont très curieux. Ils ont aussi une tête pointue et un cerveau toroïdal prenant une forme de donut, qui plus est traversé par leur œsophage. Comme si cela ne suffisait pas, les calamars arborent un bec ressemblant assez à celui du perroquet.

Parmi les espèces de calamar, l’encornet géant (Dosidicus gigas) est sûrement une des plus intrigantes. Avec ses quatre mètres de longueur pour 400 kg maximum, ce calamar est tout simplement le plus imposant de la famille ommastrephidés. Chasseur né, ses ventouses comportent des milliers de crochets acérés dont l’apparence inspire forcément la peur. Néanmoins, ces crochets ont pour fonction d’hameçonner ses proies et ne constituent pas la caractéristique la plus impitoyable de l’animal.

calamar encornet géant
Crédits : Javier Rubilar / Flickr

Le calamar utilise en effet son bec pour découper les poissons et crustacés dont il se nourrit. Toutefois, l’encornet géant est aussi cannibale et s’attaque donc parfois à d’autres céphalopodes. Son bec finement aiguisé vient à bout de toutes les armures, peaux et autres chairs. Une fois découpée par cette arme redoutable, la nourriture est également déchiquetée menue par sa radula (un genre de langue barbelée) avant de poursuivre sa course dans l’œsophage.

Un bec à la structure impressionnante

La structure du bec lui-même surprend beaucoup. Arqué, pointu et sombre comme la mort, ce bec comporte néanmoins une base plutôt souple qui se fond dans la chair de l’animal au moyen de puissants muscles. L’extrémité du bec est en revanche cent fois plus dure que la base. Ce gradient de dureté permet au calamar d’attraper et mordre des matériaux très durs sans que la pression soit trop forte. Ainsi, aucun risque de déchirure de la chair.

Le bec en question est principalement constitué d’eau, de protéines et de chitine. Cette dernière est un dérivé du glucose formant l’exosquelette des arthropodes et autres crustacés. À la base du bec, l’eau et la chitine sont les éléments principaux. En allant progressivement vers l’extrémité, il y a de plus en plus de protéines contenant de la dopamine.

Résistant et à l’épreuve de l’érosion, ce bec se retrouve parfois dans l’estomac d’autres céphalopodes et cétacés après digestion. Par ailleurs, les plongeurs étudiant l’encornet géant doivent dans l’idéal porter une combinaison en kevlar pour s’en protéger.