Une jeune coopérative française se prépare à révolutionner le secteur maritime avec un porte-conteneurs à voile propulsé par l’énergie éolienne. L’un des objectifs est de contribuer à réduire l’empreinte carbone du transport maritime, un secteur responsable de près de 3% des émissions mondiales de CO2.
Des économies de carburant jusqu’à 90%
Fondée en 2022, la coopérative maritime Windcoop a accumulé pas moins de 6,8 millions d’euros en fonds propres auprès de ses sociétaires – citoyens, chargeurs, entreprises et collectivités. Le but était de financer directement la construction du fameux voilier cargo, dont le cout est estimé à 28,5 millions d’euros.
Avec une longueur de 91,3 mètres, le navire atteindra une vitesse de croisière moyenne de 9 nœuds (environ 16,6 km/h). Par ailleurs, sa capacité de transport inclura jusqu’à 210 équivalents vingt pieds (EVP) ainsi qu’une quarantaine de prises frigorifiques, s’adaptant ainsi aux divers besoins logistiques. L’efficacité de la manutention des conteneurs stockés sur six niveaux sera également au centre du projet, le but étant de faciliter le chargement et le déchargement. Ceci se fera à l’aide de grues spécialement pensées pour maintenir la stabilité du navire. Soulignons au passage que ce navire rappelle celui de la start-up étasunienne CoFlow Jet, présenté en 2024.
Surtout, ce porte-conteneurs inédit intègrera un système de propulsion éolienne innovant permettant de réaliser des économies de carburant jusqu’à 90%. Mis au point par la société française CWS, le dispositif se composera de trois ailes rigides à profil fixe articulées autour d’un axe monté sur tripode. Un système de propulsion auxiliaire sera néanmoins présent, à savoir un moteur diesel MGO.
Un projet viable sur différents plans
Il faut savoir que les technologies intégrées dans ce navire auront pour but de promouvoir un transport maritime durable et respectueux de l’environnement. De plus, le financement par le modèle coopératif de Windcoop pourrait peut-être définir l’avenir du transport maritime éolien. L’un de ses slogans est d’ailleurs très parlant : « Et si le transport maritime redevenait un bien commun ? » Aussi, la coopérative a évoqué une politique d’embauche et de rémunération transparente et respectueuse des marins, loin des pratiques de dumping social et ce, tout en garantissant des conditions de travail dignes.
Citons également le fait que le navire Windcoop est conçu comme un modèle réplicable. Le premier navire fera ainsi l’objet d’une analyse de cycle de vie (ACV) afin de mesurer l’ensemble des impacts du navire depuis sa conception jusqu’à sa fin de vie, sur les plans environnemental, social et économique. Ces données serviront à optimiser les prochains exemplaires du cargo. Enfin, ce dernier devrait être livré en 2026 depuis le chantier naval turc RMK Marine, déjà connu pour mettre en place des solutions durables. Les essais et la mise en service devraient débuter en mai 2027.
