Une équipe de chercheurs a récemment « flashé » le mouvement des mandibules des fourmis Dracula. Celles-ci seraient capables d’atteindre les 320 km/h en une fraction de seconde.
La fourmi Dracula (Mystrium camillae) est un prédateur souterrain connu pour se nourrir de l’hémolymphe de larves d’insectes, sans les tuer. Elle est aujourd’hui connue pour autre chose. Cette fourmi hors du commun est en effet dotée de mandibules aux mouvements incroyablement rapides. Une récente étude suggère en effet que celles-ci seraient capables de se refermer cinq mille fois plus rapidement qu’un simple clin d’œil. Les chercheurs du Smithsonian ont dû utiliser une caméra haute vitesse pour capturer et mesurer ce mouvement qui s’apparente à celui d’un claquement de doigts.
De zéro à 320 km/h en une fraction de seconde
En bien plus rapide, bien sûr. Lorsque vous claquez des doigts, une pression est exercée. Celle-ci s’intensifie, les doigts commencent à glisser l’un sur l’autre jusqu’au point de rupture. C’est un peu le même principe ici, mais avec des mandibules. En revanche, ce mouvement ne prend chez la fourmi Dracula que 0,000 015 seconde (imaginez-vous en train de passer de zéro à 320 km/h en une fraction de seconde). C’est tout bonnement la manœuvre biologique la plus rapide jamais connue.
«Ces fourmis sont fascinantes, car leurs mandibules sont très inhabituelles, poursuit Andrew Suarez, professeur de biologie animale et d’entomologie Ă l’UniversitĂ© de l’Illinois (États-Unis) et principal auteur de cette Ă©tude publiĂ©e dans la revue Royal Society Open Science. La plupart des fourmis Ă mandibules utilisent trois parties diffĂ©rentes pour le ressort, le loquet et le bras de levier. Chez Mystrium camillae, tout se combine dans chaque mandibule».
C’est donc cette structure unique et propre Ă cette espèce qui permet une telle rapiditĂ©. Chez les fourmis du genre Odontomachus et Myrmoteras – oĂą les structures de ressort, de verrouillage et de dĂ©clenchement sont sĂ©parĂ©es -, il faut en moyenne trois Ă soixante fois plus de temps pour que les mâchoires se ferment.
Pour attaquer et se défendre
«Les fortes accĂ©lĂ©rations des frappes de Mystrium ont probablement pour rĂ©sultat des forces d’impact importantes nĂ©cessaires Ă des comportements prĂ©dateurs ou dĂ©fensifs», peut-on lire dans l’Ă©tude. L’utilitĂ© de telles mandibules doit en effet ĂŞtre commune aux autres espèces qui en sont dotĂ©es. «Les fourmis les utilisent pour frapper d’autres arthropodes, probablement en les Ă©tourdissant, ou en les Ă©crasant contre un mur du tunnel, poursuit le chercheur. La proie est ensuite ramenĂ©e dans le nid oĂą elle est ensuite transmise aux larves des fourmis».
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