Le méthane a l’important défaut de générer un impact très fort sur le réchauffement climatique, bien plus que le dioxyde de carbone. En revanche, celui-ci a une durée de vie dans l’atmosphère beaucoup plus courte. Agir sur ce gaz permettrait d’avoir un impact notable, et surtout rapide.
De possibles solutions…
Le méthane (CH4) a un pouvoir de réchauffement 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2) et incarne donc un réel problème. Néanmoins, ce gaz a une durée de seulement 12 ans contre un siècle pour le CO2. Afin d’obtenir un effet positif très rapide sur le réchauffement climatique, il serait donc judicieux de s’attaquer à ce type d’émissions. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié un rapport le 6 mai 2021 apportant de bonnes nouvelles sur la question. Les auteurs du document disent avoir identifié différentes solutions permettant de réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre (GES), et donc de méthane.
Tout d’abord, les experts du PNUE ont donné quelques chiffres. Plus de la moitié des émissions des émissions mondiales de méthane ont pour origine les activités dans trois domaines : les énergies fossiles (35 % des émissions humaines), les déchets (20 %) ainsi que l’agriculture (40 %). En ce qui concerne les déchets, les émissions de CH4 proviennent pour la plupart des eaux usées et des décharges à ciel ouvert. Dans l’agriculture, les émanations du bétail arrivent en tête, suivies par celles de la culture du riz.

… simples, peu coûteuses et efficaces
Si les priorités ne sont pas les mêmes pour tous les pays, le PNUE estime qu’il existe des solutions dans chaque domaine. Dans le secteur des énergies fossiles, des inspections rigoureuses des installations peuvent permettre de repérer les fuites, et si besoin de les colmater. Citons aussi la possibilité de réduire les émissions de méthane des mines de charbon en inondant les sites laissés à l’abandon. En ce qui concerne l’agriculture (et l’élevage), des modifications du régime alimentaire humain pourraient avoir un impact assez important sur les émissions de CH4 du bétail. Il est donc notamment question de consommer moins de viande et autres produits laitiers. Au niveau de la culture du riz, le compostage de la paille et l’utilisation de variétés hybrides sont des options à considérer.
Le point positif des mesures citées n’est autre que l’absence d’investissement lourd afin de les mettre en place. Les auteurs du rapport parlent en effet d’un impact important sans que cela coûte forcément plus d’argent. En attendant, les promesses sont grandes. Les experts estiment que les techniques existantes de réduction pourraient permettre de réduire les émissions de l’industrie du pétrole et du gaz de 29 à 57 millions de tonnes (Mt) par an. D’autres chiffres : entre 12 et 25 millions pour le charbon, et entre 29 et 36 Mt par an pour les déchets.
Agir de la sorte permettrait de réduire de 45 % les émissions de méthane issues des activités humaines (180 millions de tonnes par an). Enfin, les experts estiment que ceci est une occasion d’éviter 0,3 °C de réchauffement d’ici 2040.