système solaire
Crédits : Meowu/istock

Voici le meilleur moyen d’échapper au système solaire

L’aventure spatiale humaine s’étend bien au-delà de notre système solaire, mais l’espace entre les étoiles reste largement inconnu. Malgré les progrès accomplis avec des sondes telles que Voyager 1 et 2, nos connaissances sur l’héliosphère, la région où le vent solaire rencontre le milieu interstellaire, demeurent en effet incomplètes. Dans ce contexte, des chercheurs se penchent sur la nécessité d’envoyer une nouvelle sonde pour mieux comprendre cette frontière cosmique. Pour ce faire, ils ont cartographié les meilleurs itinéraires.

Comprendre l’héliosphère

Bien qu’elle soit souvent représentée comme une bulle sphérique autour du système solaire, l’héliosphère pourrait en réalité avoir une forme bien plus complexe. Les recherches récentes suggèrent en effet que cette frontière cosmique pourrait être étirée dans une direction particulière ou même avoir une forme de croissant. La complexité potentielle de sa forme soulève des questions importantes sur son fonctionnement et son impact sur notre environnement spatial.

Comprendre la forme précise de l’héliosphère est en effet crucial pour évaluer son rôle dans la protection des astronautes et de la vie en général contre les radiations galactiques nocives.

Rappelons que cette structure agit comme un bouclier, déviant une grande partie des rayonnements cosmiques provenant de l’espace interstellaire. Cependant, si sa forme n’est pas uniforme, certains secteurs pourraient moins bien protéger contre ces rayonnements, exposant potentiellement les astronautes et les équipements spatiaux à des niveaux de radiation dangereux.

Pour déterminer la forme réelle de l’héliosphère afin d’évaluer plus précisément son effet protecteur et son influence sur l’environnement spatial, le Dr Sarah A. Spitzer, de l’Université du Michigan, et le Dr Marc Kornbleuth, de l’Université de Boston, proposent de renvoyer une sonde sur place. Mais quel chemin emprunter ?

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Une future mission de sonde interstellaire vise à voyager au-delà des limites du système solaire. Crédits : Laboratoire de physique appliquée John Hopkins

Passer par les flancs

Actuellement, seules les sondes Voyager 1 et 2 se trouvent dans l’espace interstellaire, mais leur capacité à étudier ce milieu est limitée. Ces sondes, initialement conçues pour explorer les planètes géantes, ne s’éloignent pas assez du « nez » de l’héliosphère pour fournir une image complète de sa forme et de son fonctionnement.

Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont alors identifié six trajectoires potentielles, leur objectif étant de maximiser les découvertes scientifiques tout en prenant en compte les contraintes technologiques et les défis logistiques.

Une conclusion majeure de leur étude est que traverser les flancs de l’héliosphère serait une solution optimale pour étudier l’espace interstellaire et obtenir une meilleure compréhension de sa forme. Autrement dit, les scientifiques font référence à l’idée de voyager à travers les régions latérales ou périphériques de cette bulle protectrice plutôt que de se déplacer directement vers son avant ou son arrière.

Selon les projections, une sonde suivant l’une des trajectoires identifiées par les chercheurs pourrait permettre d’atteindre jusqu’à 400 UA, voire 1000 UA, offrant ainsi une vue sans précédent de notre bouclier cosmique. Pour rappel, une unité astronomique (UA) équivaut à la distance Terre-Soleil, soit environ 150 millions de kilomètres. À titre de comparaison, Voyager 1, qui a récemment rencontré des problèmes informatiques majeurs, est actuellement à environ 163 unités astronomiques (UA) de la Terre.

Une exploration essentielle pour anticiper l’avenir spatial
Alors que l’humanité envisage des missions habitées de longue durée dans l’espace profond, comprendre précisément l’héliosphère devient une priorité stratégique. Ce bouclier naturel pourrait en effet jouer un rôle crucial dans la sécurité des astronautes et des équipements face aux radiations galactiques. De plus, les données collectées par une nouvelle mission interstellaire pourraient non seulement enrichir notre connaissance de l’environnement spatial, mais aussi orienter la conception des futurs vaisseaux et habitats, en les adaptant aux défis posés par une protection inégale contre les rayonnements cosmiques. Cette recherche n’est pas seulement une avancée scientifique : elle représente un jalon indispensable pour l’exploration durable de l’espace lointain.

Les détails de l’étude sont publiés dans Frontiers in Astronomy and Space Sciences.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.