Voici le dugong ou « vache de mer », un animal étonnant menacé

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Crédits : Julien Willem / Wikipedia

Ayant contribué au mythe des sirènes, le dugong se déplace dans l’eau avec une certaine grâce. Toutefois, son apparence n’est pas vraiment celle d’une sirène. Aujourd’hui considéré comme une espèce vulnérable, le dugong est un animal fascinant qui vaut le détour.

Une « sirène » plutôt massive

En 2016, nous évoquions l’histoire d’une femelle dugong attachée sous l’eau à une cage près d’une île en Indonésie. L’ONG Sea World avait réussi à la sauver ainsi que son petit, lui aussi prisonnier. Les deux spécimens avaient été capturés par un pêcheur local et servaient d’attraction touristique. Mais qu’est-ce qu’un dugong, également surnommé « vache de mer » ? À ne pas confondre avec les éléphants de mer, les dugongs (Dugong dugon) appartiennent à l’ordre Sirenia, tout comme les lamantins. Ce mot fait référence aux sirènes, créatures fantastiques de la mythologie grecque et du folklore scandinave.

Le dugong se déplace dans l’eau avec grâce et volupté, mais sa physionomie est loin de l’image que nous avons des sirènes. En effet, les spécimens adultes peuvent atteindre une longueur de 4 m et surtout une masse de 400 kg. Leur museau en forme de cylindre s’oriente vers le bas et se termine par une bouche mobile dont les lèvres sont en forme de disque. Cette configuration s’accompagne de la présence de deux incisives dont la longueur peut atteindre 18 cm.

Enfin, son surnom de « vache de mer » n’est pas le fruit du hasard. Outre son apparence plutôt massive, sa manière de se nourrir rappelle les vaches terrestres. En effet, le dugong broute les fonds marins et il est le seul mammifère exclusivement marin à être herbivore. Cet animal se nourrit presque essentiellement de phanérogames, division du règne végétal comprenant toutes les plantes pourvues d’organes sexuels visibles. Dans ces prairies sous-marines, le dugong peut avaler entre 30 et 40 kg de nourriture chaque jour.

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Crédits : Geoff Spiby / Wikipedia

Vulnérable, bientôt en danger

Son aire de répartition géographique s’étend au niveau du Moyen-Orient, de l’océan Indien, de l’Asie du Sud, ainsi qu’une partie de l’Océan Pacifique. On le retrouve notamment dans la mer Rouge, sur tout le littoral d’Afrique de l’Est, dans une grande partie de l’Asie du Sud-Est ainsi qu’en Inde et dans le nord de l’Australie. Sa distribution en termes d’effectif est quant à elle très inégale. On trouve notamment 100 000 spécimens autour de l’Australie, 6 000 dans le Golfe Persique et environ 700 en Nouvelle-Calédonie.

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Crédits : UICN

Selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), le dugong est jugé « vulnérable » et en passe de devenir une espèce en danger. La pollution, l’urbanisation des  littoraux et le tourisme contribuent inexorablement à la réduction de son habitat. Il faut dire que cet animal vit près des côtes et donc des activités humaines. Par ailleurs, il se déplace assez lentement, ce qui fait de lui une proie facile pour les pêcheurs.