Une équipe d’astronomes de l’Institut Max Planck (Allemagne) annonce avoir pu photographier le trou noir supermassif posté au centre de la Voie lactée. Malgré l’apparence « floue » de ces images, les chercheurs pensent même avoir identifié un jet relativiste orienté vers la Terre.
Nous venons de capter la meilleure image de l’histoire de Sagittarius A*, le trou noir supermassif situé au centre de notre Galaxie, grâce à un nouveau modèle informatique permettant de « voir » à travers le voile de plasma entourant l’ogre cosmique. Ces images présentent une telle résolution que les astronomes ont pu cartographier avec précision les propriétés de la lumière autour du trou noir. Ils ont alors constaté la présence d’un puissant jet relativiste, qui semble pointer directement vers la Terre. Les détails de l’étude sont publiés dans The Astrophysical Journal.
Des jets super-puissants
Les trous noirs supermassifs se retrouvent au cœur de quasiment toutes les grandes galaxies de l’Univers. Leurs champs gravitationnels sont si puissants que la matière environnante ne peut en réchapper. Une petite fraction de cette matière arrive toutefois à s’extraire du trou noir avant de repartir dans l’espace. Ces émissions, appelées jets relativistes, se constituent d’ondes radio qui se propagent à des vitesses proches de celle de la lumière.
Ces phénomènes « lumineux » sont relativement difficiles à étudier, car ils se dispersent rapidement. Récemment en revanche, une équipe de chercheurs a pu isoler l’une de ces émissions en combinant la puissance de 13 télescopes dispersés autour du monde pour en créer un gigantesque, très puissant. Grâce à cette technique, les chercheurs ont alors pu bloquer cette lumière dispersée et ont découvert que la source de l’émission était finalement beaucoup plus étroite qu’ils ne le pensaient. Ils se sont également aperçus que ces ondes pointaient quasiment directement vers la Terre.
Aucun danger
Mais n’ayez crainte, c’est une bonne nouvelle. « La longueur de ce jet est environ mille fois inférieure à la distance qui nous sépare du trou noir, explique en effet à New Scientist Eduardo Ros, chercheur à l’Institut Max Planck et principal auteur de l’étude. Il n’y a vraiment aucun danger – nous ne devons pas craindre ce trou noir supermassif ». Bien au contraire, cela signifie que nous avons enfin l’occasion d’avoir une vue directe sur l’une des principales caractéristiques qui définissent notre trou noir.
Rappelons que ce n’est ici qu’une « entrée ». Nous attendons avec impatience les résultats de l’enquête Event Horizon Telescope, qui publiera cette année (on l’espère) les premières images de « l’ombre » de notre trou noir. La longueur d’onde de 1,4 millimètre (230 GHz) réduira normalement la diffusion de la lumière d’un facteur 8. En d’autres termes, cette photo tant attendue devrait être époustouflante.
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