Voici la cause biologique qui pousse certaines personnes ordinaires à tuer

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Une nouvelle étude réalisée via neuro-imagerie est venue expliquer comment des personnes ordinaires pouvaient, dans certaines situations, devenir des tueurs en puissance. Les images obtenues ont en effet permis de mettre en évidence l’implication d’une zone cérébrale qui resterait inactive lorsque le meurtre serait jugé « légitime ».

Si les scientifiques ont longtemps cherché à comprendre les raisons qui pouvaient pousser un homme « lambda » à tuer son prochain de sang-froid, une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Monash est récemment venue en offrir une explication neurologique. Au sein de cette recherche, le Dr Pascal Molenberghs et son équipe ont en effet réussi à mettre en évidence l’implication majeure d’une zone cérébrale appelée cortex orbitofrontal latéral. Celle-ci serait activée ou inhibée en fonction de la façon dont la personne percevrait la légitimité de son crime.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont demandé à 48 participants de jouer à un jeu de tir pendant que leur activité cérébrale était minutieusement mesurée par neuroimagerie (IRMf). Au sein de cet univers virtuel, les sujets étaient amenés à tuer soit des soldats ennemis, soit des citoyens innocents.

Les résultats de l’étude, publiée dans la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience, ont montré que le cerveau des sujets ne s’activait pas de la même manière en fonction du scénario qui leur était proposé. « Quand les participants ont dû tirer sur des citoyens, nous avons remarqué une activité frappante du cortex orbitofrontal latéral, la région du cerveau qui joue un rôle-clé dans la prise de décisions d’ordre moral. Cela signifie donc que plus l’activité de la zone était importante, plus le sentiment de culpabilité était fort. Quand on demandait d’abattre des soldats ennemis, cette zone du cortex n’était absolument pas activée », a expliqué le Dr Pascal Molenberghs, principal auteur de l’étude.

Face à ce constat, le chercheur a émis l’hypothèse que cette zone cérébrale serait moins activée lorsqu’un individu se trouverait face à une situation où le meurtre lui semblerait « justifié ». Ceci expliquerait donc pourquoi la plupart des personnes, lorsqu’elles sont confrontées à des situations particulières comme la guerre, peuvent devenir capables de commettre des actes d’une extrême violence. « Pour la première fois, nous pouvons voir comment cette culpabilité résulte d’une activation spécifique dans le cerveau (…) Quand un individu agit dans le but de blesser ou de tuer quelqu’un, il pense généralement que cet acte est nécessaire », ont expliqué les chercheurs au sein de leur étude.

Désormais, les scientifiques vont s’atteler à comprendre pourquoi certains individus sont amenés à être totalement désensibilisés face à des actes de violence. Ils vont également analyser comment la personnalité et les effets de groupe peuvent influer sur ce processus.

Sources : 7sur7Atlantico

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