Voici pourquoi il est si douloureux de voir les autres souffrir

Le cerveau humain traiterait l’empathie — cette faculté à comprendre et ressentir la douleur d’autrui — de la même manière que l’expérience de la douleur physique. 

L’empathie est l’un des piliers des relations et rapports humains. Elle est même d’une importance capitale, bien que douloureuse. Mais pourquoi le fait de voir les autres souffrir nous fait-il autant mal ? Selon une récente étude menée par des chercheurs autrichiens, l’empathie de la douleur engagerait des fonctions neuronales semblables aux expériences de douleurs physiques.

Pour mener à bien leur expérience, les chercheurs ont reposé leur étude sur deux expérimentations impliquant au total 150 personnes. Ils se sont intéressés au mode de fonctionnement de médicaments antalgiques — qui préviennent ou diminuent la sensation de douleurs — et qui transforment la manière dont le cerveau perçoit douleur et empathie.

Dans un premier temps, chacun des participants a reçu un comprimé, présenté comme étant un antidouleur très efficace. En réalité, il s’agissait d’un placebo, dont l’effet psychobiologique est connu pour réduire efficacement la douleur. L’objectif ici était de savoir si l’antalgique affectait également l’empathie vis-à-vis de la douleur.

tumblr_mz7bivSJ1g1rdvbypo1_500

Dans un second temps, un second groupe de volontaires a également reçu le placebo, et 15 minutes plus tard, un second comprimé devant, soi-disant, renforcer l’action du placebo. En vérité, notre seconde pilule provoquait l’effet inverse, inhibant ainsi les effets « antidouleurs » du premier comprimé. À travers cet odieux mensonge, les scientifiques voulaient savoir si l’effet du « placebo analgésique » pouvait être inversé de la même façon qu’un vrai produit.

Pour finir, tous les volontaires ont ensuite participé à plusieurs expériences d’empathie à la douleur : certains ont reçu une courte décharge électrique sur le dos de leur main, tout en regardant l’image d’un proche recevant le stimulus. Mais la moitié d’entre eux a reçu un stimulus d’intensité trop faible pour être douloureux. Chaque volontaire a ensuite évalué l’intensité de la douleur ressentie et le mal éprouvé en regardant l’autre souffrir. Leur cerveau a été soumis à un examen d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

Résultat, le placebo analgésique a réduit la douleur des participants, mais également la douleur ressentie quant à la vision d’autres en train de souffrir. Dans la seconde expérience, la deuxième pilule a inversé les effets du placebo sur la douleur ressentie par les individus, mais également sur l’empathie à la douleur.

Ces expériences nous ont alors prouvé que l’empathie à la douleur des autres engage des fonctions neuronales semblables aux expériences de douleurs physiques. Les sentiments de douleur et d’empathie naissent ainsi de processus cérébraux similaires.

Source : S & A