Voici comment réduire votre empreinte carbone alimentaire

empreinte carbone
Crédits : Our planet in data

Comme nous le montre un nouveau graphique, manger local n’est pas le meilleur moyen de rĂ©duire notre empreinte carbone. Nos choix alimentaires ont en revanche beaucoup plus d’impact.

De plus en plus de personnes se sentent concernĂ©es par l’urgence climatique et, de ce fait, adoptent de nouveaux comportements. Certains prennent moins la voiture quand d’autres bannissent l’utilisation de plastique ou modifient leur rĂ©gime alimentaire. La production d’aliments Ă©tant responsable d’environ un quart des Ă©missions mondiales de gaz Ă  effet de serre (GES), ce dernier « pĂ´le » de changements, en cas de prise de conscience collective, pourrait vĂ©ritablement faire une diffĂ©rence.

Quels comportements adopter pour réduire notre empreinte carbone alimentaire ?

Vous l’avez sans doute dĂ©jĂ  entendu Ă  table, lors d’une conversation entre amis, Ă  la radio ou Ă  la tĂ©lĂ© : « le plus important, c’est de manger local« . On part effectivement du postulat que plus la chaĂ®ne de transport est longue, plus il y a d’Ă©missions. Sur le papier, ce n’est pas faux. Mais rĂ©duire les distances est-il vraiment le moyen le plus efficace de faire la diffĂ©rence ? La rĂ©ponse courte est non.

Comme nous le montre un nouveau graphique signé de Our World in Data, nous devrions en effet concentrer notre attention ailleurs.

« Manger localement n’aurait un impact significatif que si le transport Ă©tait responsable d’une grande partie de l’empreinte carbone finale des aliments. Or, ce n’est pas le cas pour la plupart des aliments, Ă©crit Hannah Ritchie, principale auteure de cette Ă©tude. En rĂ©alitĂ©, ce que vous mangez est beaucoup plus important que le lieu de provenance de votre nourriture ».

Le tableau ci-dessous examine l’empreinte carbone de 29 produits alimentaires, en dĂ©taillant la part d’Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de chaque Ă©tape de leur chaĂ®ne d’approvisionnement. Ces rĂ©sultats proviennent d’une mĂ©ta-analyse publiĂ©e en 2018 dans la revue Science, qui avait examinĂ© les donnĂ©es de plus de 38 000 fermes et exploitations commerciales dans 119 pays.

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Crédits : Our planet in data

Les aliments d’origine animale Ă©mettent beaucoup plus de GES

Ce graphique nous montre deux choses. D’une part, qu’il existe des diffĂ©rences Ă©normes dans les Ă©missions de GES par kilo de produit alimentaire selon les aliments. La production d’un kilogramme de boeuf, par exemple, Ă©met 60 kilos de gaz Ă  effet de serre, alors que les pois n’en Ă©mettent que 1 kilo.

Se placent derrière les productions d’agneau et de mouton (24 kilos), puis de fromage (21 kilos). Dans l’ensemble, les aliments d’origine animale ont tendance Ă  avoir une empreinte plus Ă©levĂ©e que les aliments d’origine vĂ©gĂ©tale. MĂªme les productions de volaille (6 kilos) et de porc (7 kilos), beaucoup plus faibles que celle du boeuf, restent plus Ă©levĂ©es que les Ă©missions de la plupart des aliments d’origine vĂ©gĂ©tale.

Le transport, une responsabilité limitée

Comme nous pouvons Ă©galement le constater, en termes d’Ă©missions carbone, la part des transports (en rouge) reste relativement faible comparĂ©e Ă  celle rĂ©sultant des changements dans l’utilisation des terres (en vert) et des processus opĂ©rĂ©s dans les exploitations agricoles (en marron) – qui comprend notamment l’utilisation d’engrais et la fermentation entĂ©rique (production de mĂ©thane dans l’estomac des bovins). Ces deux pĂ´les reprĂ©sentent plus de 80% de l’empreinte de la plupart des aliments.

Il est Ă©galement utile de souligner que, si globalement le pĂ´le transport reprĂ©sente moins de 10% des Ă©missions carbone dans la production alimentaire, sa part de responsabilitĂ© est encore plus mince pour les aliments qui Ă©mettent le plus de gaz Ă  effet de serre. Pour reprendre l’exemple du boeuf, le secteur des transports ne reprĂ©sente que 0,5% des Ă©missions.

En dĂ©finitive, agir sur ce que nous mangeons aura beaucoup plus d’impact que le simple fait de manger local.

Ainsi, la prochaine fois que vous serez amenĂ© Ă  choisir entre deux options de menus – du boeuf ou un wok de lĂ©gumes, par exemple – rappelez-vous que du point de vue des Ă©missions, les lĂ©gumes restent la meilleure option, mĂªme si ces derniers viennent de loin et que le boeuf est Ă©levĂ© dans votre rĂ©gion.

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