L’accouchement est une épreuve très exigeante pour les femmes, ne serait-ce que physiquement. Mais ce n’est pas non une partie de plaisir pour les bébés. En témoignent ces nouvelles images IRM.
La tête d’un nouveau-né parvient à franchir le col de l’utérus de sa maman grâce à la dilatation de ce dernier. Mais aussi parce que sa « tête » se déforme. Nous savons en effet que les os du crâne des bébés ne sont pas entièrement soudés, en grande partie pour permettre à leur cerveau de grandir durant les premiers mois. Mais à quel point ce crâne peut-il se déformer, exactement ? Pour le savoir, des médecins du CHU de Clermont-Ferrand ont observé la déformation du crâne de sept bébés pendant l’accouchement en faisant passer une IRM aux mamans. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue scientifique Plos One.
Le crâne de bébé, avant et pendant l’accouchement
Pour cette étude, des séances d’imagerie ont eu lieu quelques semaines avant l’accouchement, puis pendant la seconde phase du travail. Au total, 27 femmes enceintes ont été examinées avec des séquences d’IRM 3D avant le début du travail. Puis sept de ces patientes ont ensuite subi une autre série de séquences au cours du deuxième stade du travail. « L’objectif était de documenter ce qui se passe sur le plan biomécanique au niveau du crâne et du cerveau du bébé », explique le docteur Olivier Ami, gynécologue obstétricien, radiologue et principal auteur de l’étude.
Les médecins ont alors modélisé les images 2D obtenues en reconstitutions en 3D du crâne de chaque enfant, avant et pendant l’accouchement. Les images obtenues nous révèlent alors qu’au moment de l’accouchement, les os crâniens des 7 sept bébés se sont bien chevauchés, permettant finalement au crâne d’adopter la même forme dite « en pain de sucre ». En d’autres termes, « leur crâne s’est déformé vers le haut en se comprimant latéralement », explique Olivier Ami.
Cette déformation crânienne, cependant, n’a plus été plus observée après la naissance chez cinq des sept nouveau-nés, dont les paramètres crâniens postnataux étaient identiques à ceux mesurés avant l’accouchement. Ces changements ont donc persisté chez deux des nourrissons. Des résultats qui suggèrent que les bébés subissent un stress crânien plus important que prévu. L’étude précise par ailleurs que trois des participantes ont finalement dû accoucher par césarienne à cause d’une disproportion fœto-pelvienne. En d’autres termes, le diamètre du crâne du bébé était trop large comparé aux dimensions du bassin osseux maternel.
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