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Crédits : Hua Jiajun / VCG

Voici comment la Chine compte rattraper ses fusées réutilisables

La China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), le principal entrepreneur spatial de Chine, souhaite commencer à réutiliser ses fusées pour des missions spatiales. Pour les récupérer, elle propose néanmoins une approche très différente de celle de SpaceX, pionnière dans ce domaine.

La révolution SpaceX

SpaceX, la société spatiale dirigée par Elon Musk, a révolutionné l’industrie aérospatiale en développant et en utilisant des technologies de récupération des premiers étages de ses fusées. Cette approche novatrice vise à réduire les coûts de lancement en réutilisant les composants clés des lanceurs qui sont traditionnellement abandonnés après le lancement.

Le processus de récupération des premiers étages de SpaceX commence une fois que le second étage, porteur de la charge utile, est déployé en orbite. Le premier étage commence alors sa descente contrôlée vers la Terre.

Pour ce faire, SpaceX utilise une combinaison de techniques avancées. Tout d’abord, le premier étage est équipé de moteurs de correction d’orientation et de propulseurs pour contrôler sa trajectoire pendant la descente. Ces moteurs permettent au premier étage de manœuvrer et de s’orienter vers une zone de récupération prédéterminée, généralement une plateforme de récupération en mer ou une zone d’atterrissage sur la terre ferme.

Une fois que le premier étage est en position pour l’atterrissage, SpaceX utilise des jambes d’atterrissage déployables pour stabiliser et amortir la descente. Elles sont spécialement conçues pour absorber l’impact de l’atterrissage et maintenir le premier étage en position verticale.

L’atterrissage proprement dit est effectué en douceur, avec les moteurs de correction d’orientation ajustant constamment la position du premier étage pour assurer une manœuvre précise. Une fois que le premier étage est solidement posé sur la plateforme de récupération ou sur la zone d’atterrissage désignée, il est sécurisé et prêt pour le transport de retour vers les installations de SpaceX pour inspection, réparation et réutilisation.

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Crédits : SpaceX

La Chine vise une autre approche

D’autres acteurs du spatial aimeraient désormais suivre les pas de SpaceX. C’est notamment le cas de la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) qui fabrique les fusées chinoises Longue Marche. Ce géant de l’espace et de la défense vise à lancer ses deux premières fusées réutilisables en 2025 et 2026 pour contribuer à l’établissement du pays sur la Lune.

Bien qu’inspirée par le succès retentissant du SpaceX Falcon 9, l’approche de la Chine sera cependant différente. Le premier étage de la fusée utilisera toujours des moteurs à poussée variable pour ralentir sa descente, tout comme le Falcon 9. Cependant, au lieu d’utiliser des pattes d’atterrissage, la fusée déploiera des crochets près de son sommet. Ces derniers seront alors attrapés par des fils tendus.

Une vidéo publiée par les médias d’État de la Télévision centrale de Chine (CCTV) nous montre comment pourrait se dérouler ce processus avec une fusée Longue Marche 10.

Reste à voir si la technique pourrait réellement fonctionner.

Notez enfin que le CASC est loin d’être le seul groupe chinois à travailler sur des fusées réutilisables. Des entreprises commerciales telles que Landspace, CAS Space (soutenues par l’Académie chinoise des sciences), Galactic Energy, iSpace ou encore Deep Blue Aerospace développent en effet leurs propres lanceurs réutilisables. Il sera donc intéressant de surveiller les différentes approches adoptées par ces acteurs.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.