Nous connaissons tous ce phĂ©nomĂšne, parfois embĂȘtant, qui veut que certaines chansons entrent dans nos tĂȘtes pour ne plus en sortir. Des chercheurs viennent de comprendre ce phĂ©nomĂšne et nous lâexpliquent.
Le fait pour une chanson dâinvestir nos tĂȘtes pour y rester un bon moment est appelĂ© scientifiquement « imagerie musicale involontaire » (INMI), et est surnommĂ© « vers dâoreille ». Une Ă©quipe de chercheurs anglais et canadiens viennent de comprendre le mĂ©canisme cĂ©rĂ©bral qui permet ces INMI.
Pour parvenir Ă comprendre ce phĂ©nomĂšne, les chercheurs ont rĂ©uni 44 volontaires en bonne santĂ© (et pas musiciens) ĂągĂ©s entre 25 et 70 ans, Ă qui il a Ă©tĂ© demandĂ© de rĂ©pondre Ă deux questionnaires ayant pour sujet la frĂ©quence des Ă©pisodes dâINMI chez eux. Ils ont ensuite Ă©tĂ© soumis Ă Â une IRM cĂ©rĂ©brale permettant aux chercheurs de mesurer lâĂ©paisseur du cortex et le volume de matiĂšre grise dans diffĂ©rentes zones du cerveau.
RĂ©sultat, les personnes qui connaissent des Ă©pisodes dâINMI plus frĂ©quents ont une Ă©paisseur corticale rĂ©duite dans deux zones de chaque hĂ©misphĂšre cĂ©rĂ©bral : le gyrus temporal transverse, impliquĂ© dans la perception auditive, et le gyrus frontal infĂ©rieur, impliquĂ© dans la mĂ©morisation des mots. Cette observation a Ă©galement Ă©tĂ© faite chez les volontaires les plus jeunes, montrant quâil nây a pas de lien avec le vieillissement cĂ©rĂ©bral.
Autre observation, il existe des diffĂ©rences de structures entre ceux qui nâaiment pas ces Ă©pisodes dâINMI et ceux pour qui ce phĂ©nomĂšne est agrĂ©able. Chez les premiers, la matiĂšre grise est davantage prĂ©sente dans le lobe temporal droit, une zone liĂ©e Ă lâaudition ainsi quâĂ Â la mĂ©morisation dâune situation selon ses qualitĂ©s affectives. Chez ceux qui trouvent cela plaisant, cette matiĂšre grise est plus prĂ©sente dans le gyrus parahippocampique, une zone cĂ©rĂ©brale liĂ©e Ă la mĂ©morisation. « Les INMI sont un phĂ©nomĂšne qui mobilise les circuits cĂ©rĂ©braux impliquĂ©s dans la perception, les Ă©motions, la mĂ©moire et les pensĂ©es spontanĂ©es », expliquent les chercheurs dans leur publication.
Pour ceux qui ont du mal avec ces Ă©pisodes intrusifs, il existe une solution. En effet, pour les scientifiques de lâUniversitĂ© de Reading, il suffirait de mĂącher du chewing-gum pour mettre fin Ă cette chanson qui ne quitte pas vos pensĂ©es.
Source : sciencedirect