Voici Borna, le mystérieux virus actif en Allemagne depuis 20 ans

virus borna
Crédits : M.Eickmann / Wikipédia

Le virus de Borna a fait sa première victime outre-Rhin en 1999. Jusqu’à aujourd’hui, 8 personnes au total ont été emportées. Si ce chiffre paraît très peu élevé, le virus de Borna est sujet à controverse, comme le montre une récente étude.

Un mode de transmission à l’homme mal connu

La maladie de Borna (ou bornavirus) commence par de la fièvre et un mal de tête conduisant à une encéphalite. Lorsque la maladie s’aggrave, le patient est atteint par des pertes de mémoire, une perte progressive de la conscience, une altération de la marche ainsi que des convulsions. Son nom, Borna, vient de la ville éponyme située en Saxe (Allemagne). Dans cette localité en 1885, une épidémie de la maladie s’était déclarée chez les chevaux.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, le bornavirus est principalement transmis par la musaraigne bicolore à dents blanches (Crocidura leucodon). Toutefois, le mode de transmission à l’homme est encore très mal connu. Une étude menée en Allemagne et publiée dans The Lancet Infectious Diseases le 7 janvier 2020 s’y est intéressée de plus près.

L’étude fait état de 8 patients morts de la maladie de Borna entre 1999 et 2019. Au total, il y avait 56 patients ayant tous montré des signes d’encéphalite, un trouble rarement mortel. Toutefois au moment de leur décès, la cause n’avait pas pu être identifiée. Les chercheurs allemands y sont parvenu en analysant leurs tissus cérébraux post-mortem. C’est ainsi qu’a été évoquée la maladie de Borna, ayant emporté les 8 victimes allemandes entre 16 et 57 jours suivant leur arrivée à l’hôpital.

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Aujourd’hui, le virus de Borna est principalement transmis par la musaraigne bicolore à dents blanches.
Crédits : Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN)

En contact avec les animaux

Les chercheurs disent avoir retrouvé des renseignements sur le mode de vie de 14 des 56 patients. La plupart avaient été en contact avec des animaux, vivaient en zone rural et étaient agriculteurs (ou autre travail d’extérieur). Certains ont été en contact avec des chats ayant possiblement ramené leur proie à la maison, comme la fameuse musaraigne.

Ainsi, les meneurs de l’étude ont séquencé le gène du bornavirus (BoDV-1) chez les huit patients décédés. Néanmoins, les résultats étaient chaque fois différents. Parfois, cela correspondait au même type de virus identifié chez des moutons (ou des chevaux) vivant dans le même endroit que le patient. En tout cas, ceci avait permis de comprendre que les infections se faisaient indépendamment les unes des autres. Il ne s’agissait donc pas d’une épidémie.

Bien que faisant finalement peu de victimes et son mode de transmission restant encore assez méconnu, le virus de Borna a été détecté chez l’homme dans d’autres pays. C’est le cas des États-Unis et du Japon. Enfin, il s’avère que durant plusieurs décennies, les recherches ont été freinées par une question restant sans réponse. En effet, personne ne savait que le virus Borna pouvait réellement se transmettre à l’humain.

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