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La NASA recrute pour une mission simulée d’un an sur Mars

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Crédits : ICON/NASA

Quatre personnes seront bientôt recrutées par la NASA pour vivre dans le Mars Dune Alpha pendant un an avec pour objectif de se préparer aux missions longue durée sur la planète rouge. Les candidatures sont d’ores et déjà ouvertes.

Le Mars Dune Alpha est un habitat martien d’environ 520 mètres carrés imprimé en 3D à l’intérieur d’un bâtiment du Johnson Space Center de la NASA, à Houston. Au cours de ces prochaines années, l’agence américaine prévoit trois missions au cours desquelles quatre personnes devront cohabiter dans cet environnement pendant un an dans le cadre d’une mission d’exploration martienne simulée.

La première commencera à l’automne 2022 et le processus de candidature est déjà entamé. Naturellement, la NASA recherche des profils bien particuliers. Une maîtrise en ingénierie ou en mathématiques ou encore une expérience de pilote comptent parmi les exigences demandées. En outre, seuls les citoyens américains ou les résidents permanents des États-Unis sont éligibles. Enfin, les candidats doivent avoir entre 30 et 55 ans, être en bonne santé physique, sans problèmes alimentaires et non sujets au mal des transports.

Bref, la NASA recherche des quasi-astronautes. « Et c’est une bonne chose« , souligne l’ancien astronaute canadien Chris Hadfield, connu notamment pour sa reprise de « Space Oddity » de David Bowie à bord de l’ISS. « Une mission simulée sur Mars développée par les Russes baptisée Mars 500 ne s’est pas bien terminée en partie parce que les participants ressemblaient trop à des gens ordinaires« .

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La construction de l’habitat martien Mars Dune Alpha réalisée par une imprimante 3D, à l’intérieur d’un bâtiment du Johnson Space Center à Houston. Crédits : ICON/NASA

La cohésion de groupe, un facteur essentiel

Le but de cette nouvelle mission sera de « comprendre comment les humains se comportent entre eux« , a déclaré Grace Douglas, la scientifique en charge du projet.

La NASA ambitionne en effet de poser le pied sur Mars dans les années 2030. Outre les défis techniques et sanitaires à surmonter, les enjeux psychologiques, moins évoqués, doivent également être considérés. Et pour cause, une mission sur Mars, c’est long, ne serait-ce que le voyage qui prend entre six et huit mois. En outre, les astronautes devront alors faire face à des retards constants de communication pouvant aller jusqu’à vingt minutes dans chaque sens. Et nous le savons, le simple fait de se sentir isolé peut avoir des conséquences désastreuses sur la psyché de notre espèce incroyablement sociale.

Dans le but de favoriser la cohésion de ces futurs équipages, la NASA travaille également avec Jeffrey Johnson, anthropologue à l’Université de Floride. L’idée est d’évaluer le besoin d’intégrer dans les futurs équipages plusieurs personnes ayant un rôle plus informel. Imaginez alors des « médiateurs » capables de réunir les équipes dans des situations stressantes.

« Lorsque vous vivez avec d’autres personnes dans un espace confiné pendant une longue période, les esprits risquent de s’effriter. Il est donc essentiel que vous ayez quelqu’un qui puisse aider tout le monde à s’entendre afin qu’ils puissent faire leur travail, et aller et venir en toute sécurité« , expliquait il y a quelques mois Jeffrey Johnson. « C’est une mission essentielle« .