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Nucléaire : un nouveau type de vitrocéramique pour un meilleur stockage des déchets

Une étude canadienne a récemment mis en avant un nouveau type de vitrocéramique, en théorie capable de révolutionner les solutions actuelles de stockage des déchets nucléaires. Or, la principale particularité de ce matériau composite est sa résistance à la corrosion.

Un composite vitrocéramique innovant pour les déchets nucléaires

Parmi les nombreuses questions relatives à l’environnement et la santé humaine, celle des déchets nucléaires est une des plus importantes. En 2019, l’ONG Greenpeace publiait un rapport dans lequel il était question d’une saturation des déchets nucléaires à l’échelle mondiale, à savoir notamment la multiplication des projets d’enfouissement profond. En 2020, une étude soulignait le manque de fiabilité des conteneurs fabriqués en verre (ou en céramique) et en acier inoxydable utilisés actuellement. Rappelons au passage que le but du stockage dans de tels conteneurs est d’éviter que les rayons n’atteignent l’environnement et les êtres vivants.

Malgré ce constat assez édifiant, une équipe de l’Université de la Saskatchewan (Canada) porte de nouveaux espoirs avec l’élaboration d’un nouveau matériau destiné au stockage des déchets nucléaires. Les chercheurs expliquent en effet avoir mis au point un composite vitrocéramique innovant. Les détails de cette innovation figurent dans la revue Corrosion Science dont le volume 228 paraîtra en mars 2024.

Rappelons au passage que la vitrocéramique est une céramique se constituant de microcristaux dispersés dans une phase vitreuse. Ce matériau a été inventé en 1954 et est donc très récent par rapport au verre et à la céramique classique.

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Une potentielle révolution pour l’industrie nucléaire

Selon les scientifiques canadiens, le composite vitrocéramique posséderait toutes les qualités requises pour un stockage sécurisé et sur le long terme des déchets nucléaires. Sa principale qualité n’est autre que sa résistance à la corrosion, contrairement aux moyens de stockage actuels. Par ailleurs, le composite vitrocéramique permettrait de fabriquer des récipients de stockage plus imposants en taille que ceux déjà existants.

Selon les auteurs de l’étude, leur objectif initial était de trouver le meilleur candidat possible pour contenir les déchets nucléaires. Néanmoins, leurs résultats devront être validés afin d’espérer une démocratisation de cette innovation. En attendant, elle incarne en théorie une révolution pour l’industrie nucléaire qui voit d’un bon œil l’arrivée d’une façon de se délester des déchets non réutilisables de manière sécurisée.

Enfin, soulignons que de nombreux observateurs considèrent l’énergie nucléaire comme étant une alternative plus écologique aux combustibles fossiles. Cependant, l’élimination des énormes volumes de déchets reste un défi de taille, bien que le stockage soit soumis à des réglementations et des normes de sécurité très strictes. Pour ce qui est des projets de dépôts géologiques profonds, l’enjeu principal est d’éviter que les déchets ne s’infiltrent dans l’environnement, une garantie pour l’heure inexistante.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.