Quelle est la vitesse du vent la plus rapide enregistrée ?

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Crédit : RamonBerk/istock

Les records de vitesse du vent fascinent les scientifiques et le grand public, mais mesurer ces phénomènes extrêmes est loin d’être simple. Selon l’origine du vent, son emplacement et les méthodes de mesure, les chiffres varient en effet énormément.

Neptune : Les vents les plus violents du système solaire

Pour comprendre les limites de ce que les vents peuvent atteindre, commençons par l’échelle astronomique. Les vents les plus rapides du système solaire soufflent sur Neptune où ils atteignent des vitesses supersoniques de 1 770 km/h, soit environ 1,5 fois la vitesse du son selon la NASA. Beaucoup plus violents que ceux observés sur Terre, ces vents nous rappellent les forces météorologiques extrêmes qui peuvent exister ailleurs dans le cosmos.

Ces valeurs ont été estimées à partir d’observations par des télescopes et des sondes spatiales, notamment Voyager 2 de la NASA qui a survolé Neptune en 1989. Lors de ce passage, les instruments embarqués ont observé les mouvements rapides des nuages dans l’atmosphère de la planète. En suivant la vitesse et la trajectoire de ces formations nuageuses, les scientifiques ont pu calculer la vitesse des vents. Ils ont alors observé des nuages sombres et lumineux qui se déplaçaient très rapidement, révélant ainsi des courants atmosphériques puissants.

En complément, les données spectroscopiques, qui analysent les longueurs d’onde de la lumière renvoyée par l’atmosphère de Neptune, permettent d’estimer la composition, la densité et la vitesse des mouvements de gaz, ce qui contribue ainsi à des estimations de la vitesse du vent sur la planète.

Le record de la rafale la plus rapide

Sur Terre, la technologie a permis de créer des souffleries qui dépassent largement les vitesses naturelles. Par exemple, la soufflerie supersonique 10×10 de la NASA, située au Glenn Research Center, peut générer des vents allant jusqu’à Mach 3,5, soit environ 4 321 km/h, bien au-delà des records atmosphériques naturels.

En ce qui concerne les vents naturels enregistrés, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) tient un registre précis et rigoureux. Le record officiel pour la rafale de vent naturelle la plus rapide jamais enregistrée est de 407 km/h. Ce record a été établi sur l’île Barrow, en Australie, le 10 avril 1996, alors qu’un cyclone tropical frappait l’île isolée.

Ce vent extrême a été mesuré par un anémomètre, un instrument précis composé de coupelles rotatives qui tournent sous l’effet du vent. Le record est resté méconnu pendant plus de dix ans, l’île étant la propriété d’une société pétrolière, jusqu’à ce que l’OMM le valide après un examen approfondi.

Des valeurs supérieures, mais contestées

L’OMM n’accepte dans ses records que les mesures prises par des instruments physiques comme les anémomètres. Ces méthodes directes assurent une fiabilité, mais elles ont aussi des limites, car les anémomètres ne peuvent être installés qu’aux endroits accessibles par les humains.

Cela exclut par exemple la possibilité de les placer à des altitudes élevées, dans les zones les plus rapides des courants-jets, situés entre six et treize kilomètres d’altitude qui peuvent atteindre des vitesses encore plus élevées. Des chercheurs analysent notamment actuellement des données enregistrées par radiosonde, un instrument attaché à des ballons météorologiques, qui indiquent des vitesses de vent de 483 km/h au-dessus du Japon et de l’océan Pacifique occidental. Si cette mesure est validée, elle pourrait devenir la vitesse de vent la plus rapide jamais enregistrée dans l’atmosphère terrestre.

Notez qu’en 1999, une tornade à Bridge Creek, dans l’Oklahoma, aurait atteint 486 km/h. Plus récemment, une tornade à Greenfield, dans l’Iowa, en mai 2024, aurait été mesurée entre 497 et 512 km/h. Cependant, ces vitesses ont été enregistrées par des radars Doppler montés sur camions pour traquer et mesurer ces vents de manière indirecte. En raison des marges d’erreur associées à cette méthode, ces records sont ainsi considérés comme équivalents à celui de 1999.