Au Japon, une étape importante a été franchie pour le développement de traitements humains contre les pertes de la vision liées à l’âge. Récemment, des scientifiques ont en effet expliqué avoir utilisé des cellules souches humaines pour redonner la vue à un singe.
Vers une autre façon de réparer un trou maculaire
En avril 2024, Elon Musk confirmait sur X la mise au point par la société Neuralink d’un implant baptisé Telepathy capable de soigner la cécité. Or, des tests auraient déjà donné des résultats satisfaisants sur des primates sans qu’aucun de ces derniers ne soit blessé ou ne perde la vie. Néanmoins, les preuves réelles de la véracité des propos d’Elon Musk restent à venir.
Plus récemment; au Japon, des chercheurs ont également tenté de redonner la vue à un singe. Cependant, il n’est cette fois pas question d’implant neuronal, mais de l’utilisation de cellules souches humaines. Ces travaux pilotés par le Riken Center for Biosystems Dynamics Research à Kobe (Japon) ont été publiés dans la revue Stem Cell Reports le 3 octobre 2024. Dans leur publication, les chercheurs ont affirmé avoir réussi la réparation d’un trou maculaire. Il s’agit d’une affection qui touche la rétine et généralement causée par le vieillissement. Plus précisément, des déchirures au centre de la rétine (la macula) se produisent après la rétractation de la substance habituellement présente dans la cavité oculaire (le corps vitré). Or, la macula est indispensable à la vision et au traitement de la lumière.
Il faut savoir que les trous dans la macula ne rendent pas aveugle, mais avec le temps, ils génèrent tout de même un flou au centre du champ de vision. De nos jours, il existe une solution de traitement fiable, mais qui nécessite de faire un choix assez difficile. En effet, réparer la vision centrale passe par le prélèvement de cellules au bord de la rétine. Cela entraîne ainsi une perte de vision périphérique. En outre, la méthode ne prévient pas les risques relatifs à d’autres potentielles déchirures à venir.
Une amélioration significative de la vision grâce aux cellules souches
Les scientifiques japonais ont utilisé des cellules souches pour éviter de combler le trou de la macula avec des cellules de la rétine. Ils ont dans un premier temps cultivé une couche de cellules rétiniennes dérivées d’un embryon humain avant de les transplanter dans la rétine droite d’un macaque japonais (Macaca fuscata). Le primate a été intégré dans l’étude après avoir eu des difficultés à passer des tests de vision.
Environ six mois après la greffe, le singe a passé de nouveaux tests de vision comportant des points à fixer. Or, le primate a été en mesure de fixer son regard sur 11 à 26 % des points en fonction des tests, contre seulement 1,5 % avant la greffe. Il est donc question d’une amélioration significative de la vision.
En revanche, il faut également savoir que pour examiner en détail l’efficacité de la méthode, les chercheurs ont retiré l’œil du primate. Cet acte a tout de même permis de comprendre que la rétine avait développé de nouvelles cellules à partir des cellules souches greffées. Néanmoins, l’origine et le rôle de ces dernières restent encore inexpliqués.