Des chercheurs ont isolé une centaine d’étoiles présentes dans les années 50 qui, aujourd’hui, semblent avoir disparu de manière inexpliquée.
Dans le cadre du projet Vanishing & Appearing Sources during a Century of Observations (VASCO), des chercheurs ont analysé des images du ciel datant des années 1950 et accessibles au grand public pour les comparer à nos données modernes. L’idée : isoler des objets disparaissant soudainement au fil du temps.
« Trouver une étoile en train de disparaître – ou apparaître de nulle part – serait une découverte précieuse qui impliquerait une astrophysique nouvelle », explique Beatriz Villarroel, de l’Université de Stockholm (Suède). Ce type d’objets, les chercheurs en ont trouvé plusieurs. Quant aux raisons de leur disparition, elles restent encore mystérieuses.
Des hypothèses très… exotiques
Si l’on met de côté les objets très massifs, les étoiles de taille moyenne peuvent terminer leur vie de deux manières. Soit elles se transforment en naine blanche, soit elles explosent en supernova avant de finir sous forme d’un astre extrêmement compact, comme une étoile à neutron.
Ces deux processus sont généralement assez lents. Autrement dit, si l’on compare la même région du ciel sur plusieurs années, nous sommes en mesure de pouvoir apprécier ces changements.
Une étoile qui disparaît soudainement est donc une étoile qui n’est soumise à aucun de ces deux processus. Pour expliquer ce phénomène, deux hypothèses sont avancées. La première implique un cas hypothétique de « supernova ratée ». Dans ce cas précis, une étoile s’effondrerait dans un trou noir sans explosion visible. La seconde hypothèse, elle, est beaucoup plus exotique.
« À moins qu’une étoile ne s’effondre directement dans un trou noir, il n’y a aucun processus physique connu par lequel elle pourrait disparaître physiquement. Si de tels exemples existent, ils pourraient être l’oeuvre de nouveaux phénomènes physiques, ou même être les signes de l’existence de civilisations technologiquement avancées ».
100 disparitions mystérieuses
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont comparé les données du US Naval Observatory Catalogue (USNO), alimenté dans les années 50, avec des données plus récentes recueillies dans le cadre du projet Pan-STARRS.
Ils sont partis d’une base de données impliquant 600 millions d’objets. Sur cet échantillon, ils ont ensuite isolé 151 193 « étoiles » présentes dans les archives des années 50 mais qui n’étaient pas représentées dans les catalogues modernes. Les chercheurs n’ont pour le moment épluché qu’une partie de ces objets (23 667, soit 15,7%).
Il est ressorti que la plupart de ces disparitions étaient expliquées par la présence de taches sur les lentilles, ou par d’autres défauts visuels. En revanche, les chercheurs n’ont trouvé aucune explication tangible pour la disparition d’une centaine de ces objets. Nous savons par ailleurs qu’il ne s’agit ni d’astéroïdes, ni d’étoiles hyper-véloces.
Le mystère reste donc entier. Le traitement de toutes ces images est actuellement toujours en cours pour tenter d’isoler d’autres objets de ce type. Les chercheurs envisagent également de former une intelligence artificielle (IA) et de faire appel au public dans le but d’accélérer le processus d’analyses.
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